Ni 100% qui ni quoi, pas vraiment pourquoi, mais une bonne idée de comment

Il y a 4-5 jours, en marchant sur la route d’accès à la maison, où il n’y a que le proprio Fifis, Marinos quand il va mettre et chercher ses vaches et son cheval dans les champs au-dessus et moi qui ayons des raisons de passer, je ramasse un sac plastique jaune et vide machinalement (donc je suis incapable de me rappeler quel jour), que je mets avec mes autres poubelles pour jeter le tout plus tard. Il se passe ce que vous savez, la panique et le stress et le chagrin, et la haine, et les chats morts, et, je ne sais pas par quel rouage subconscient cela est arrivé, mais en mettant les sacs poubelle dans la voiture pour les apporter à la grosse poubelle en haut de la route, je fourre mon nez dans le plastique jaune : il puait le poisson. Mais j’étais tellement hors de ma tête que je n’ai pas vraiment percuté. Par contre, cela m’a suffisamment troublée pour le dire hier soir à mon amie de l’île en face. Et ce matin, Fifis arrive, et vraiment par hasard, alors que discuter poubelles ne fait vraiment pas partie de nos sujets de conversation, je lui dis ça justement, « j’ai trouvé un sac poubelle vide qui avait une odeur de poisson », et je le vois se décomposer : « Marinos l’autre jour a trouvé un sac plastique plein de poissons, par là » et il me montre mon chemin.

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Un message clair – enfin, je le souhaite

Hier, je suis allée à la plage sous un soleil d’octobre divinement cycladique, et Arméos était tout joli, tout propre, tout abandonné à l’hiver qui arrive à grands pas, quoiqu’on fasse – je déteste les fatalités : la mort en est une, mais également l’hiver. J’ai emmené Alithia, bien sûr : au moins là, je peux la laisser divaguer à son aise, le nez au sol, à faire la chienne de chasse, un peu obsessionnelle compulsive il faut bien dire. On a nagé ensemble (l’eau est étonnante : au début de la belle saison, la surface est agréable mais dès qu’on plonge elle est encore glacée. Et maintenant, c’est l’inverse, en surface elle est un peu fraîche, mais le fond de l’eau est chaud…), et puis il y avait Derek, Marjana et Adonis… Les nuages sont arrivés, et malgré la douceur de la température, nous avons dû nous enfuir sous une pluie battante. Fin de saison, Adonis repart mardi, et Derek et Marjana repartent mi-novembre. Ensuite, nous ne serons plus qu’une poignée à garder la maison jusqu’au retour des guêpiers et des hirondelles – et des amis-de-l’été.

Et je suis retournée à la maison avec la peur au ventre. Rien que pour ça, ce changement fondamental dans ma vie quotidienne « pas facile mais au moins les bêtes sont en sécurité », rien que pour cette peur de rentrer chez moi, je hais cet empoisonneur. Continue reading