Chantal et ses chats

Je vais laisser Chantal raconter son histoire de chats. De chats de Syros, pour être exacte, et pour être géographiquement précise, de chats de Galissas. Quand elle m’a téléphoné cet été, alors que comme d’habitude j’étais noyée parmi les chats, je n’ai guère pu faire autre chose que la diriger vers l’association anglophone SyrosCats, dont je sais les administratrices tout à fait organisées pour ce genre de problèmes. Elles ont les informations, les connexions, et les gens. Moi pas.

Maintenant, la question de l’adoption.  Un des arguments pour NE PAS adopter des chats abandonnés, mais qui ne sont pas en danger immédiat de mort (donc pas malades, pas laissés totalement isolés au milieu de nulle part après le départ du touriste touché par le sort de « sa » ou « ses » bête(s), pas au bord d’une route passante, etc.) est une sorte de transposition du Loup et du Chien de La Fontaine : la liberté des grands espaces contre la croquette et le panier dans l’appartement sans jardin. La vie au grand air dans les embruns et l’aventure du quotidien contre le fauteuil confortable devant le chauffage pour le restant de ses jours.

La vie du loup est une belle chose, un beau voyage, quand elle offre ce qu’il faut de nourriture, d’espace, de lieux où se reposer, où faire des petits. La vie du chat haret, lorsqu’il y a des souris, des abris, et une certaine bienveillance de la part des bipèdes que nous sommes, cela peut être une chouette vie de chat « libre ».  Mais regardons la vie insulaire du chat haret en face : c’est une vie en général courte, ponctuée par la maladie, les accidents,  la faim et, pour les femelles non stérilisées, une angoisse perpétuelle pour nourrir les chatons, et donc se nourrir. Quiconque a nourri un chat sous la table de sa taverne préférée le sait, d’une manière ou d’une autre. Quant aux campagnes, entre les herbicides, les raticides et les insecticides, se nourrir de sa chasse n’a rien d’un petit job  vite fait le matin, et peut s’achever par la mort par empoisonnement ou de faim, simplement.

Nous leur refusons tellement souvent, dans nos pensées, ce que nous acceptons, voire nous cherchons désespérément dans nos vies : la sécurité, pour nos petits et pour nous, un abri contre les imtempéries, de la nourriture à suffisance, des soins au premier bobo, et pour ce confort que nous estimons notre dû, que nous pensons vital pour notre bonheur, nous payons le prix, et nous abandonnons aux orties bien des rêves de liberté et de grands espaces. Il en est de même pour les chats. Certains chats, non, mais l’immense majorité des chats a juste envie d’un coussin au coin du feu, avec la pâtée à disposition, une main pour les papouilles, et quelques pelotes de laine pour le jeu, et oublie très vite l’incertitude du jour même, l’espace des errances, et aussi l’extase du ventre au soleil sur un trottoir ou une pierre chauffée.

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Je trouve l’histoire de Chantal tout à fait juste, parce qu’elle a fait preuve d’un amour pour cette poignée de chats galissiens qui lui a fait surmonter tous les obstacles (qui furent nombreux) pour offrir à SES chats une vie de soins, de tendresse, une vie qui sera certainement longue et belle, dans la sérénité qu’offre la sécurité…

Mais je la laisse vous raconter cette histoire…

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Tout a commencé en juin dernier, lors de mes vacances en Grèce avec l’une de mes meilleures amies, Chantal (oui oui, deux Chantals).
Nous avons décollé de Genève pour Mykonos samedi 17 juin 2017 où nous avons passé trois jours. Mercredi 21 juin, nous avons pris le ferry pour Syros, direction l’hôtel Benois à Galissas. Nous y sommes restées une semaine, jusqu’au mercredi suivant où nous décollions de Mykonos pour Genève (nous avons finalement décollé le lendemain, le vol a été annulé).
Deux chats logeaient également à l’hôtel, un frère et une soeur. Ils étaient toujours parmi les touristes qui leur donnaient à manger, étaient les premiers au petit déjeuner et faisaient la sieste sous les tables, chaises, palmiers et transats.
Le mâle, très câlin, était atteint d’une grave sinusite. Plus craintive mais très gentille, la femelle parlait avec les yeux.
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Une fillette de 10 ans en vacances avec sa maman s’est intéressée et inquiétée pour ces chats et m’a dit qu’on devrait donner un nom au mâle. Nous l’avons appelé Oliver avec une autre jeune fille qui logeait à l’hôtel avec ses parents.
Elle m’a également fait part de son inquiétude pour le gros rhume qu’il avait.
Effectivement, ses narines étaient bouchées, il était sale et faible. Cela ne l’empêchait pas de venir vers nous et de vouloir des câlins.
Je l’ai douché à la douche de la piscine de l’hôtel et nettoyé son nez, il semblait aller mieux et content qu’on s’occupe de lui.
Voilà, l’histoire commence pour de bon! Il fallait qu’on l’aide! Une fille de 10 ans et moi, une de 41.
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Nous avons eu l’accord de sa maman et elle a pu venir avec moi à l’épicerie de l’hôtel acheter de quoi nourrir les chats. Nous leur avons trouvé un coin cuisine, vers la buanderie de l’hôtel.
Vendredi 23 juin, nous sommes allées en fin de journée avec sa maman, Chantal et moi-même à Hermopouli. Durant notre visite de la ville, en passant devant une pharmacie, j’y ai acheté une boîte de Sinulox afin de guérir Oliver. Nous avons pu choisir chacune un marque page fait main par l’association « Syros Cats » car nous aidions un chat de l’île et j’ai fait une donation dans la boîte à la caisse prévue à cet effet. La durée du traitement correspondait pile poil au reste du séjour, commencant le soir même jusqu’au matin de mon départ. Oliver a pris toutes ses pilules sans broncher et est vite allé mieux, jusqu’à complètement guérir. Nous passions du temps ensemble au bord de la piscine, on se faisait des câlins, et un soir, mon amie Chantal l’a même vu venir vers notre table dans une taverne près de l’hôtel.
J’ai essayé tant bien que mal de ne pas m’attacher à Oliver mais rien n’y a fait.
Le dernier soir de nos vacances, en rentrant de notre dîner, Chantal & Chantal ont fait leur check-out à la réception de l’hôtel.
J’ai demandé à la réceptionniste si elle pouvait veiller à ce que la nourriture pour chat qu’il me restait soit donnée à Oliver et sa soeur et que leur eau soit changée.
Elle m’a répondu oui et que ces chats avaient besoin d’être adoptés car une fois la saison d’été terminée, ils seraient sans nourriture et seuls. Elle m’a parlé de l’association Syros Cats qui avait un petit stand à la réception de l’hôtel où j’ai acheté des sacs de lavande et un pendentif. C’était la même association qui était présente à la pharmacie où j’avais acheté le médicament pour Oliver.
Nous nous sommes échangé nos mails, nous souhaitions toutes les deux aider ces deux chats.
Elle m’a dit que je souhaitais tant sauver ces chats que j’y arriverais, elle aura raison!
Je suis allée au bord de la piscine et me suis allongée avec Oliver sur un transat. Je le serrais fort contre moi, je pleurais, je ne pouvais pas le laisser comme ça.
Quand je suis allée dans ma chambre, il m’a suivie. J’ai dû le laisser et lui dire non. Il s’est assis et m’a regardée partir. Mon coeur était brisé!
Je ne savais pas encore, à ce moment là, que ce n’était que le début d’une longue aventure qui finirait en réel Happy End, à la Hollywood comme j’aime!
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Mercredi 28 juin au matin, juste avant de monter dans la navette qui nous emmenait au port de Syros avec Chantal, j’ai pris Oliver dans mes bras et l’ai embrassé et serré très fort. Je ne pouvais rien lui promettre tant la situation était floue à ce moment là. Il m’a griffée et mordue, c’est comme si il voulait me dire: « Je vois la navette, tu vas partir et me laisser ». Mon coeur était en miettes, je n’arrêterais pas de penser à lui et à sa soeur jusqu’à ce que nous soyons à nouveau tous réunis en novembre.
Jeudi 29, en décollant vers midi de Mykonos pour Genève, nous avons survolé Galissas, je regardais la plage en pensant à Oliver et à sa soeur, le coeur très lourd.
Lors de mon trajet en bus entre l’aéroport de Genève et mon appartement, j’ai contacté Syros Cats en leur demandant d’aider Oliver et Olive (je l’ai appelée comme ça à ce moment-là, les deux jeunes filles et moi-même n’avions pas donné de nom à Olive).
Ils m’ont répondu qu’ils aidaient les chats malades ou en réel besoin d’aide mais généralement pas les chats nourris par les hôtels. Si je leur trouvais une famille et les fonds nécessaires pour leurs soins vétérinaires et leur voyage, ils m’aideraient.
Je contacte l’association qui a sauvé mon chat Diego en Jordanie (Amman) et elle me conseille de les faire rapatrier en Suisse et de leur trouver une famille.
Je me met à la recherche de familles dans mon entourage ainsi que sur les réseaux sociaux. Je ne pouvais m’imaginer vivre sans savoir qu’ils seraient en sécurité et aimés.
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Le 13 juillet, n’ayant trouvé aucune famille pour Oliver et Olive, je demande de l’aide à Syros Cats. Je pense les adopter moi-même, ou en tout cas faire office de famille d’accueil afin qu’ils ne passent pas l’hiver à Galissas. A ce moment là, je ne savais pas encore que j’allais être licenciée mi août et que je ne pourrais pas prendre de vacances avant les fêtes de Noël. J’envisageais l’option d’aller les chercher moi-même fin septembre ou en octobre.
Le 17 juillet, je n’ai aucune réponse et aucune solution.
Je vais surfer sur internet afin de trouver une solution et un nouveau contact susceptible de m’aider. Je tombe sur la page FB « Aidons les Chats de Syros » où je vois des films, des photos et des histoires de Sylvie Haller, une femme suisse qui vit à Syros avec plus de 100 chats, un chien et deux poules! Je lui écris un e-mail, elle me répond et me propose de l’appeler le soir même!
Nous avons passé une très belle soirée à papoter au téléphone, comme si nous nous connaissions depuis longtemps! En tout cas c’est le sentiment que j’ai eu*. Elle m’a convaincue qu’Oliver & Olive seraient mieux chez moi qu’à Galissas. J’avais des appréhensions quant à mes deux chats qui ne s’entendaient pas et qui devaient vivre séparés quand je n’étais pas là. Quelle folie mais j’allais la faire! Avec le soutien de Sylvie!
Par la suite, j’allais apprendre de mes parents qu’elle avait été la voisine de mon père à Genève! Nous étions effectivement connectées d’une manière ou d’une autre.
Le 18, j’informe Syros Cats que j’ai décidé d’adopter Oliver & Olivia et que j’apprécierais leur aide.
Ils me répondent qu’ils vont essayer de m’aider.
Le 22, je leur demande s’il serait possible de me les envoyer. Je n’ai pas envie d’attendre fin septembre, j’ai peur qu’il leur arrive quelque chose entre temps ou qu’ils se fassent écraser par les voitures ou les motos qui roulent à vive allure sur la route entre l’hôtel et la plage de Galissas.
Entre temps, j’ai appelé la directrice de l’association, dont le numéro de téléphone m’avait été donné par Sylvie, qui me confirme que les chats seraient mieux chez moi et qu’ils allaient m’aider.
Mardi 8 août, je suis licenciée, mon poste est supprimé.
Je dois chercher un nouveau travail. Mon avenir financier et professionnel est devenu incertain.
Mais rien ne m’arrêtera pour Oliver et Olive, mon voeux le plus cher!
Le 15 août, durant ma semaine de vacances en famille au Tessin à Ascona, je reviens aux nouvelles du côté de Syros Cats, et une de leur bénévole va prendre les choses en mains.
Nous avons commencé une relation par messages What’sapp et Facebook qui allait durer jusqu’à maintenant.
Le 16, la bénévole m’informe qu’ils sont allés sur place et que le personnel à la réception de l’hôtel ne voit pas qui sont Olive et Oliver, qu’il n’y a pas de chats à l’hôtel!
Le 21, je demande des nouvelles à la bénévole, elle me répond qu’elle verra la prochaine fois qu’elle ira à Galissas.
Le 24, elle m’informe qu’elle est allée à l’hôtel Benois et qu’ils n’ont toujours pas vu les chats. Qu’ils doivent être nourris et en sécurité jusqu’à fin octobre quand les hôtels et restaurants ferment pour l’hiver. Je suis très étonnée.
Le 25, je sais que je ne pourrai pas aller à Galissas en 2017, je dois travailler jusqu’à fin octobre pour la compagnie qui m’a licenciée et j’ai été admise aux cours du soir afin de passer mon diplôme d’assistante de direction fin juin 2018 (j’ai les vacances scolaires et plus de travail jusqu’à nouvel ordre à partir du 1er novembre).
Le 31 août, j’appelle la réceptionniste de l’hôtel Benois qui m’annonce qu’Olive & Oliver ont eu quatre bébés et que cela fait 10 jours qu’elle ne les a pas vus. J’écris à Syros Cats, leur annonçant les dernières nouvelles et que je suis inquiète. Nous ne sauvions plus deux chats mais six!
Le 9 septembre, la réceptionniste m’appelle et m’informe qu’elle a vu Olive & Oliver! Elle me dit qu’ils n’ont plus le droit d’aller à l’hôtel Benois. Elle ne sait pas où se trouvent les quatre chatons.
J’écris à la bénévole lui demandant d’aller les chercher car ils sont à Galissas, sains et saufs et si Syros Cats peut garder les chatons et m’envoyer Oliver & Olive.
Le 13 j’ai une réponse et la bénévole se présente, Hanna. Avec d’autre bénévoles, ils sont allés à Galissas et n’ont pas vu les chats. L’association va faire des recherches avec un contact qui vit sur place.
Ils ne peuvent pas prendre les chatons étant déjà surbookés mais ils m’aident à les rapatrier.
Le 23 septembre, la réceptionniste m’appelle pour me dire qu’elle voit Oliver tous les jours à l’hôtel et qu’elle est prête à coopérer avec Syros Cat. Elle me dit de déjà sauver Oliver et ensuite on verra pour Olive et les bébés qu’elle ne voit plus. J’en informe Syros Cats et leur dit de l’appeler le lendemain à l’hôtel.
Le 24, Hanna me répond qu’ils vont m’aider à rapatrier Oliver et m’informe des coûts vétérinaires et aériens. Ils vont essayer de trouver une escorte pour voyager avec les chats. J’accepte de prendre en charge les frais qu’elle m’a indiqués et lui confirme déjà la prise en charge de ceux pour Olive et les chatons dans le cas où ils les trouveraient. J’aimerais qu’Oliver & Olive restent ensemble. Je pense venir entre Noël et Nouvel-An chercher Olive et les chatons s’ils ne sont pas trouvés d’ici là.
On était dans le concret! Malheureusement, je ne savais toujours pas où étaient Olive et les chatons.
Le 8 octobre au matin, Hanna m’informe qu’elle est allée à Galissas il y a 2 semaines avec un autre volontaire et que les tous les chats allaient bien et m’envoie des photos.
Elle me demande si cela m’intéressait toujours de les adopter! Oui bien sûr!!
Dans l’après-midi, elle me dit qu’elle se trouve à Galissas, qu’Oliver est vers la piscine de l’hôtel Benois et Olive et leurs chatons vers le Mini Market à l’entrée de l’hôtel.
On discute détails du voyage, comment nous allons procéder, des conditions d’adoption et je fais un versement afin de valider l’adoption.
Le 11 octobre, Hanna m’annonce que le plan de sauvetage a été fait par Syros Cats. Oliver & Co seront pris en charge par Syros Cats le 24 octobre, quand l’hôtel Benois fermera pour l’hiver.
Il nous fallait maintenant trouver un volontaire pour aller chercher les chats à l’aéroport d’Athènes. Hanna et deux volontaires voyageraient avec eux de Syros en ferry à Athènes.
Alors là, c’était du concret et du complet!
Le peu de personnes proches à qui j’avais fait part de cette histoire, n’était pas favorable, au mieux neutre. La plupart me disaient que j’allais faire une grosse bêtise et que c’était une mauvaise idée.
J’avais Hanna par messages, Sylvie et la fille de 10 ans comme soutien, la réceptionniste de l’hôtelBenois, et Syros Cats sans qui je n’aurais jamais pu réaliser ces adoptions. J’ai eu un moment de doute mais la raison l’a emporté et j’allais tous les rapatrier! J’allais trouver deux familles pour les chatons que je voulais se faire adopter par paire, et j’allais essayer de garder Oliver & Olive chez moi. Qui sait, ils pourraient changer la mauvaise dynamique existante entre mes deux chats, Kitty-Pong et Diego! Cette idée était folle mais j’avais l’impression d’être dans le droit chemin en le faisant, et j’ai décidé de suivre mon instinct envers et contre tout!
Le 12 octobre, Hanna se propose volontaire pour escorter Oliver & Co et elle change son vol retour direct pour la Suède pour un stop d’un jour à Genève le vendredi 11 novembre.
Je savais maintenant quel jour j’allais pouvoir être à nouveau réunie avec mon Oliver!
Le 17 octobre, nous apprenons qu’une personne peut voyager avec 5 chats maximum. Un des chatons devait rester à Syros Cats.
J’élargis mon cercle de recherche pour l’adoption des chatons par paire et met une annonce sur topannonces.ch via Chats à adopter en Suisse Romande sur Facebook.
Nous allions trouver une solution pour le voyage du chaton qui ne pouvait pas voyager avec Hanna, Oliver & Co.
Le 20 octobre, j’apprends par Hanna que deux chatons ont été adoptés par une employée de l’hôtel Benois et le soir-même, les deux autres chatons sont adoptés à Bienne par un couple via mon annonce!
Tout finissait par s’imbriquer parfaitement.
Oliver, Olive, et leurs 2 chatons restants adoptés à Bienne, Nikos et Kostias (nommés ainsi par Hanna et le volontaire qui l’a aidée à les transporter jusqu’à Athènes, Nikos c’est le roux et Kostias le mini-Oliver) ont été pris le vendredi 25 octobre à Galissas et ont été amenés directement chez le vétérinaire afin d’être vaccinés et stérilisés (sauf Nikos & Kostias car encore trop jeunes). Tout s’est bien passé et toute la famille s’est remise des émotions et des opérations à Syros Cats, chouchoutés par les volontaires. Oliver en a fait fondre plus d’une! Il est si gentil et si câlin, un amour de chat super cool!
Le nouveau nom officiel d’Olive est Olivia, nom trouvé par ma maman et que je préfère, quelle classe! Je continue toutefois à l’appeler par les deux prénoms, comme Hanna.
Nous ne savions pas encore que l’aventure nous réserverait encore quelques surprises!
Le 7 novembre, Hanna m’annonce que des papiers de douane pour les chats manquent et qu’il faut 10 jours pour les faire faire à Athènes. Le seul moyen que nous avions de leur faire passer la douane à Genève était que je voyage avec eux en tant que propriétaire officielle des quatre chats (les passeports de Nikos & Kostias maintenant Fritz & Nebel on été modifiés en conséquence). Nous avons alors réservé mes vols aller-retour Genève-Athènes-Genève pour le vendredi 10 novembre.
Arrivée à Athènes, j’ai retrouvé Oliver avec sa soeur Olivia, leurs chatons, Hanna et le volontaire qui les avait aidés. J’étais avec mon Oliver!!!! J’étais aux anges! Plus de 4 mois s’étaient écoulés depuis mon départ de Galissas et la dernière fois que j’avais pris Oliver dans mes bras. Je devrais encore attendre environ 30 minutes et je le serrerais dans mes bras à la douane.
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Après le check-in, pour des raisons douanières, Hanna et moi-même avons dû aller avec Olivia et Oliver dans une pièce et les sortir de leurs cages. J’ai lâché ma joie en les serrant trop fort et en les prenant comme des bébés sous les pattes de devant et Olive a paniqué. Elle m’a griffée et mordue et je l’ai retenue, ce que je n’aurais pas dû faire. J’ai fini par la lâcher, le sang coulait de mes mains à grosses gouttes et une drôle de bosse apparut sur mon poignet droit qui se dégonfla  quasiment aussitôt apparue. J’avais mal et j’étais sous le choc. On ne pouvait pas louper le vol et Olivia s’était cachée sous une palette en bois! Hanna appela le volontaire et à eux deux, ils ont réussi à la mettre dans la cage! La cage est divisible par deux, ils demandèrent aux douaniers un grand carton. Ils réussirent à la faire sortir de sous la palette, lui mirent sur elle le dessus de la cage et glissèrent le carton sous Olivia. Ils firent le transfert du carton par le dessus de la cage et le tour était joué! Ils ont assuré à fond!
Nous avons pris notre vol, Oliver et Olivia en soute et nous en cabine avec Nikos et Kostias (maintenant Nebel et Fritz, le roux).
Nous avons passé la douane avec succès et nous sommes arrivés à la maison aux Eaux-Vives à Genève.
Nous avons ouvert les caisses et j’avais six chats et Hanna chez moi.
Le lendemain matin, j’ai dû aller à la permanence, ne pouvant presque plus bouger mon poignet droit.
J’ai eu une grave infection, qui, sans antibiotiques, m’aurait été fatale. Je devais porter de gros pansements ainsi qu’une attelle, ce qui n’était pas pratique avec les six chats, le ménage, mes recherches d’emploi et mes cours.
Ça été Las Vegas chez moi durant 2 semaines mais tout s’est bien passé et mon Oliver était sauvé et avec moi! J’étais heureuse et en paix malgré tout ce binz.
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Après 2 semaines, les parents adoptifs de Nikos (Fritz) & Kostias (Nebel) sont venus les chercher.
Leur nouvelle vie allait commencer avec des parents merveilleux, j’étais très contente même si j’étais en même temps triste de les quitter. Je suis restée en contact avec leurs parents et j’ai régulièrement des nouvelles. Ils vont très bien et forment une très belle famille. Dans le futur, j’irai les trouver à Bienne.
L’harmonie est revenue dans mon appartement.
Je peux laisser toutes les portes ouvertes, Kitty-Pong est sortie de sa chambre et Diego ne s’ennuie plus.
Olivia & Oliver ont trouvé leur Home Forever Home et nous ont apporté l’équilibre qu’il nous manquait.
…..et….ils vécurent heureux jusqu’à la fin des temps!
FIN
*sentiment partagé, Chantal !
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Chemin faisant il vit le col du Chien, pelé :
Qu’est-ce là  ? lui dit-il.  Rien.  Quoi ? rien ? Peu de chose.
Mais encor ?  Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ?  Pas toujours, mais qu’importe ?
Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor.
Cela dit, maître Loup s’enfuit, et court encor.
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Pas sûr !
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24 thoughts on “Chantal et ses chats

  1. Magnifique ! Je me réjouis doublement d’ailleurs. D’abord parce que ton billet brise un silence qui commençait à me peser… (ni billet ni mail perso… sauf erreur ?) et puis le récit-aventure de Chantal est exemplaire ! Quelle pugnacité ! et quelle générosité de cœur ! sans parler de l’inventivité inépuisable pour trouver une solution à chaque problème.
    Bravo les filles !
    NB : si je devais me réincarner j’hésite désormais entre deux options : chat ou femme ?

    Des baisers à foison.

    • femme à condition de rencontrer un zule comme toi
      chat, mais plutôt à istanbul (regarde ce fabuleux documentaire KEDI, les chats harets stambouliotes, c’est merveilleux !) que sur une île grecque
      le silence, c’était parce que parce que. une amie morte, des chats malades, l’usure infinie de ce quotidien, des angoisses, plein de choses pas bien, pas agréables
      et au bout du compte, un ras-le-bol de raconter encore des trucs négatifs. je compense en publiant des photos genre photos-du-jour sur la page FB, mais comme tu n’y es point, le loup, point ne les vois !
      et tu sais bien que je t’adore et t’embrasse très fort !

  2. Quelle belle histoire ! Elle me rappelle mon histoire avec Petit bouchon. Elle est très longue, aussi, j’écris en bref que je l’ai rapportée de Santorin avec ses 3 chatons : d’abord en ferry jusqu’à Athènes puis en avion jusqu’à Bruxelles avec leur grande cage sur les genoux (aucun n’a fait pipi pendant cet incroyablement long voyage !). Une fois les chatons guéris de la gale des oreilles, nous avons trouvé 3 familles pour les adopter. Petit Bouchon est restée avec nous puis avec mon ancien compagnon quand nous nous sommes séparés. Elle a passé des années dans les bras de Michel, y lovée comme un petit bouchon ;-). En fin de vie, diabète puis problèmes rénaux. Si je me souviens bien, elle a vécu 15 ans, choyée, nourrie du meilleur, soignée (et bien sûr, stérilisée peu après son arrivée ici), veillée, surveillée, papouillée, émerveillée et elle est partie en douceur rejoindre les grandes plaines (qui commencent à être bien pleines). Une merveilleuse vie de chatte arrachée, comme ses chatons) à la une vie précaire et terrible à Santorin.

    • petit bouchon… partie vers les grandes plaines aussi (avec quelques arbres et buissons, sans aucun doute) et loin de son île de naissance. je connais également un couple qui a bouleversé toute sa vie pour accueillir un chat du nord de l’île. je suis admirative, parce que cela signifie aller vraiment au bout de son affection. être pleinement cohérentE avec cette affection. j’ai entendu le récit du sauvetage de ces chats de galissas par l’autre bout, via syroscat, et c’est incroyable comme une poignée de chats a réussi à mobiliser, via l’entêtement de chantal, plein de gens de vraiment très bonne volonté. même si parfois on peut penser que ce n’était pas absolument nécessaire, ce n’est jamais une erreur. d’ailleurs la bouille extatique d’oliver le montre assez : il est tout simplement HEU-REUX !!!

  3. Ah, mais c’est magnifique, cette histoire ! C’est de la folie pure et simple mais bon, vu d’un point de vue « raisonnable ». Refusant d’être raisonnable, je trouve ça vraiment tip-top. Bravo Chantal (et tous ceux qui l’ont aidée…) et vraiment, quand on voit dormir Oliver, on se dit qu’elle a eu grandement raison.

    • exactement !!! c’est dingue, mais c’est JUSTE. et cet oliver a tellement l’air content, béat même. rien que pour ça ça valait le coup !

  4. Et dire que cette jeune femme admirable d’énergie et de générosité a été LICENCIEE !
    Non mais je rêve !!! Ça rend con d’être patron ou quoi ???

    :-(

    • mais elle a de l’énergie à revendre, rien ne l’arrête(ra) ! et puis la suisse, question chômage (3%), c’est pas la grèce (24% officiel, bien plus en réalité puisqu’après un an tu disparais des radars, et pas de RSA, RMI, etc.)
      et puis ça booste le moral d’avoir accompli sur si belle bonne action
      ;-)

    • Tu sais, je ne me fais pas trop de souci pour Chantal : c’est manifestement « une femme puissante » comme on le dit parfois des personnes dotées d’une énergie hors norme.
      Simplement, ceux qui ont fait le choix de se passer d’une perle pareille sont vraiment de grosses buses. Voilà. Sinon, nous en France, avec nos 9% de chômeurs ( chiffre « officiel ») on est scandalisé, à juste titre, sachant que ce n’est qu’une moyenne nationale, mais 24% voire plus… quelle misère !

      C’est pour ça que l’on est plus que ravi de lire des récits comme celui-ci. On se dit qu’il y a malgré tout de belles personnes qui nous incitent à continuer à espérer dans l’espèce humaine… en faisant fi de celles qui nous désespérant.

      Et toi, ma reine, devine dans quelle catégorie de personnes je te range ! Et ce, définitivement hein !

      Allez, un indice pour t’aider : je t’embrasse très fort.

      ;-)

  5. Magnifique histoire !!!! Et je ne peux que répéter ce qui est déjà écrit : Oliver a l’air si heureux !!!! Une merveille ! Bravo Chantal et tous ceux qui l’ont aidée ! Et merci pour les belles photos !

  6. Elle est belle cette histoire et elle finit tellement bien ! Que de courage pour en arriver là …. mais ils le valaient bien . Respect Chantal ainsi qu’à cette belle chaîne de solidarité .

    • oui, c’est ça qui est beau, c’est que ça finit bien
      même si la vie n’est pas un fleuve tranquille actuellement pour chantal, elle a fait preuve d’un amour, d’une bonté incroyables.

  7. J adore les histoires qui finissent bien ! Surtout quand il s agit d animaux! Bravo et Merci a vous Chantal pour ces petits minous ! On aimerait que toutes les histoires finissent comme cela !

  8. Magnifique histoire, comme quoi on peut surmonter tous les obstacles quand on est convaincue et déterminée. Bravo et merci à Chantal et à toutes les personnes qui ont permis de réaliser ce beau sauvetage !

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