L’attrape-chats (The catcher in the night)

Comment, de nuit, attraper des chats ?

Mais pour commencer (parce que c’est la 1ère image qui apparaît sur les rézocios) un crépuscule dont les couleurs n’ont pas été du tout retouchées. Je suis ici au monde aussi pour m’extasier de ces spectacles…

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Acheter (pas bon marché) un ou deux nids à chiens (c’est bien marqué dessus) : c’est mioum mioum souple, confortable, même l’humaine pourrait avoir envie d’y nicher…

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D’ailleurs les chiens aiment ça..

Enfin, quand ils peuvent (ils peuvent peu, il faut dire)

2020-04-11

La nuit, fermer les lumières, attirer les chiens dans ma chambre (facile, Alitheia et Roudi le font d’eux-mêmes), me lever à cause d’un pipi nocturne et relever la nasse…

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L’oxalis « malgré tout »

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LA grande époque des capucines (mais qui sera courte il me semble, car il a beaucoup moins plu que l’an passé)

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Et quelques mots : un merveilleux lexique de suisse-romand qui date de 1852, envoyé par mon ami Richard (merci encore, c’est vraiment un régal de le compulser !), me prouve à chaque lecture qu’alors que je croyais parler français – je veux dire « bon » français, français qui n’attire pas les moqueries des français, en fait mon vocabulaire est plein plein de mots romands. Et du lourd, puisque je trouve dans cet ouvrage précieux de plus de 150 ans des mots que j’ai même enseignés (s’encoubler, panosse), pensant, en toute bonne foi, qu’ils étaient compréhensibles pour le tout-venant francophone ! Il y a sûrement dans le monde des chinois, ou des irakiens, ou des érythréens, ou des libanais, ou des américains (etc.) qui lavent le sol avec une panosse, se lavent avec une lavette, mettent leurs courses dans un cornet avant de se vautrer dans le divan pour regarder « Classe mille neuf cent nonante-neuf » (SF de mille neuf cent nonante) (avec Malcom McDowell)… Bref, ces quelques mots…

La table est de bisingue chez moi…

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La boille (que je prononce comme « le « boy » anglais) de De Broglie (mais je croyais que Broglie se disait plutôt « breuil ») : mais que j’aime ce « mot d’orthographe difficile, presque insaisissable » – ah, cet insaisissable auquel il faudrait les lumières de l’écriture phonétique moderne !

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Celui-là, c’est pour la mise en contexte : le boc, un petit crapaud gris et rouge, qu’on ECLAFFE sur la margelle, hein ? Féroce !

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Et comme éclaffer, c’est justement en patois, ailleurs on nous donne la définition, assez imagée il faut avouer, on entend le SLUUUUURP SPLATCH

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Franchement, rien ne vaut le clopet après s’être levée très très tôtivement (mais ouiiiiiiiii, c’est idiomatique ça !) et avoir nourri chats et chiens. Une resucée (là, je ne sais pas…) d’une heure et on se réveille toute fraîche et de bonne humeur. Quant aux fans de Cloclo… tic tac tic tac…

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UN mot, carrément, pour désigner un crachat très épais (et pas seulement épais). Cela fait penser à ces langues où il y a 20 ou 50 mots pour la neige. Nous, en romandie, on a le crachat, mais aussi le clâmeau (et pas oublier ce -â- quand on prononce, hein, le clâââââmeau). Bon, le rédacteur n’oublie jamais de prendre position, et pour lui, c’est une « expression ignoble », comprenne qui pourra pourquoi, c’est l’expression ou la chose ? Parce que franchement, « clâmeau » pourrait aussi bien désigner une fleur du pavé, un élément architectural, ou un outil de sculpteur.

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-Ah, mon bon monsieur, faites moi la grâce d’une ou deux parpilloles…

-Mais oui mon brave, alors voyons voir, si je veux vous donner deux parpilloles, ça nous fait un sou et demi, c’est à dire treize deniers et demi, voyons, qu’est-ce qu’un demi-denier, à quoi ressemble un demi-sou, non,  je crois qu’il sera plus simple que je vous fasse un chèque…

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Alors là, franchement, dire tarre pour barre, c’est simple, je ne peux pas croire que ce n’est pas français ! (enfin, « bon » français de France)

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Amatrices et amateurs de tartiflettes, allez donc buter vos tartifles pendant ce confinement !

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Bon, ça c’est du banal. Par contre, le rédacteur se charge aussi de la topographie genevoise et des pages jaunes.

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Voilà. Petit post de blog pour un dimanche de Pâques, en plein confinement. J’ai regardé le pape François ce matin, quasi tout seul dans sa belle basilique, et toute mécréante que je sois, il m’était difficile de ne pas trouver ce spectacle extrêmement symbolique par les temps qui nous angoissent, et touchant également. Je pense que le monde chrétien va garder très très longtemps en mémoire ces images de la célébration incroyabement solitaire de l’agneau sacrifié et dit ressuscité en cette période si sacrificielle, douloureuse et étrange.

24 thoughts on “L’attrape-chats (The catcher in the night)

    • Exactement, tout ça me rappelle quand j’avais « la molle du lac »… et quand le grand-père se levait après les infos de 20h à la téloche en disant « bon, ben j’vais faire mon clopet »…

      • oui, avoir la molle. en fait, sincèrement, comment tu dis en français « avoir la molle » et « s’encoubler » ??? moi je connais rien d’aussi synthétique.

  1. Tarre pour barre : je garde ! Mais on voudrait tout garder… On oubliera peut-être  » éclaffer le boc  » : on gardera l’un et l’autre mais séparément.
    Et les admirables chiens et la nasse-à-chats.
    Oui, on garde du temps pour des émotions qui touillent dans le bons sens.

    • Tarre pour barre, je l’utilise toujours quitte a ce qu’on me regarde bizarement.
      Je n’ai jamais utilise tartifle pour une patate mais en catalan, c’est souvent tartufa ou trufa

    • merci claire pour ton mot.
      dans ce lexique de 1852, touiller, je cite : « être rassasié, ne pouvoir plus avaler. ne s’emploie qu’à l’infinitif »
      tu notes ce « ne pouvoir plus » – moi c’est sans doute « ne plus pouvoir » : j’ignore totalement la forme canonique.
      ah oui, dire tarre pour barre, c’est très utile, c’est s’encoubler la langue dans le fond…

  2. … Comme j’ai bossé plusieurs années en Franche-Comté (Beaux-Arts de Besac’), y’a plusieurs expressions que j’ai entendues là-bas… et que j’ai même employées ! Mais il y a un mot qui est toujours employé ici, du côté des Cévennes : « Parpaillot », pour papillon… et protestants, qui s’enfuyaient toujours comme des papillons pour échapper aux dragons de Louis XIV. « Esclaffer » aussi existe toujours en occitan : « s’esclaffer comme une omelette », pour « faire une chute spectaculaire »
    Une autre expression comtoise, pour inviter les gens qui restent sur le pas de votre porte : « … Mais finissez donc d’entrer ! »
    Bises à toi et à tes smalas et une liche du Juju !
    alain-marc.

    • attatio, c’est pas s’eSclaffer à genève, mais s’éclaffer comme une beuse… par contre, je suis très contente en tant que parpaillote d’en lire l’étymologie, j’ignorais totalement cela, merci mille fois !!!!
      et oui, pour finir d’entrer.
      bises à toi et ton juju

  3. S’eclaffer et s’encoubler font partie de mon vocabulaire, meme si je dois expliquer. Et bien sur, je connais le tavillon ( comme le cafignon dans la caavette mais c’est du neuchatelois)

    • rhooooooo, les cafignons dans la caaaavetttt. je te dis : malgré ma longue vie dans la culture linguistique propre en ordre française (j’y ai fait toutes mes études non universitaires en france) (paris, marseille, aix en pce et annemasse), je parlais patois sans le savoir. je me rappelle pas, mais je suppose que cela dépendait de la situation : en famille on s’encoublait dans la panosse, à l’école ou au lycée, ça n’arrivait jamais…

          • Aaahhaahh ! Tout de même, t’es pas morte ! Je parlais de toi à l’instant à mon amie Fanchon : tu ne m’as pas accusé réception de la pincée d’oseille que je t’ai envoyée il y a qqs jours, et comme ton téléphone (filaire) ne répondait pas, j’étais inquiet…
            Tout va comme tu veux ?
            alain-marc.

            • meuhnoooon, je suis pas dead (dèdde). j’ai juste beaucoup de mal à m’y mettre, et l’ordre dans lequel je m’y mets n’a rien à voir avec la motivation. juste en ce moment, je suis sur la page du blog en train de préparer un nouveau post, donc j’ai fait un brouillon et au passage, j’ai répondu aux commentaires auxquels je n’avais pas encore répondu. et maintenant je suis en train de sélectionner des photos depuis fin avril, dont je vais décorer mon blabla (ou l’inverse), le tout que je poserai quand j’aurai fini je sais pas quand. mais sur ma page de courriel gmail, j’ai bien une floppée de mails avec étoile, qui signifie « suivi » (dont tes messages et la notification de ton don, merci merci merci cher ami !!) et je dois répondre, avec le filet d’énergie qui me reste à ces heures, à tant de messages que je vais sûrement pas finir aujourd’hui, à savoir boucler mon post de blog et répondre aux mails. mais tu vois, là je te réponds !!! et donc non, je suis pas dèdde : étonnant, n’est-ce pas ? ;-)

          • Ca me rappelle un dimanche de pique nique en famille ou on s’est rendu compte qu’on avait oublie le pain. On s’arrete dans un petit village des ‘Franches’ ( Montagnes) et demande s’il y a une boulangerie quelque part. Reponse: » non, pas de boulangerie mais si vous allez au Teharome, vous verrez, ils vendent du pain ». C’est reste une expression de famille.

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