Bon ben voilà, je vais encore râler…

J’en ai marre, je suis en rogne parce que cette putain de planète est de plus en plus moche, et parce que tout le monde s’en fout.

Parce que oui, vous êtes tous très mignons et tout. Et on vous aime pour ça, on vous le dit, d’ailleurs. Pis surtout, on le pense. On bénit tous les jours votre existence, votre aide, vos mots gentils.

Vous faites sûrement tout ce que vous pouvez – ou que vous vous pensez pouvoir faire – mais de là où vous êtes, relativement bien installés pour la plupart d’entre vous – d’entre nous parce que je me mets dans le lot, faut pas croire – avec vos (nos) trois ou quatre chats/chiens etc., pouvez vous seulement imaginer ce que vit notre amie Sylvie, cette nana complètement barje, qui a vu arriver chez elle, un chat, puis deux, puis dix, puis cent… et a refusé de les foutre à la porte, parce que comment choisir, hein, entre les siens, les beaux, les bien nourris, les bien soignés, les câlinés, et les autres, ces migrants-chats arrivés un beau matin ? Pareil que les humains laissés dehors, les chats. Ils souffrent, comme nous.

Alors, comme elle, moi non plus j’aurais pas pu choisir. Mais je suis pas aussi dingue qu’elle, pas folle la guêpe, j’ai gardé ce bon vieux fond d’égoïsme des familles, je n’ai que 5 chats et 2 chiens, évidemment, tous récupérés ici et là. Les miens sont heureux, bien nourris, soignés, au chaud. Des chats de riche. Parce que je ne suis pas non plus en Grèce, toute seule sur une île où la misère est reine. Ou les pauvres sont légion, humains et animaux.

Alors voilà, pour vous le dire crûment (j’aime bien la langue crue et drue, j’sais pas si ça vous rappelle quelqu’un) notre Sylvie est dans la misère, dans la mouise, dans la dèche, dans le caca. Une misère noire, puisque le peu de fric – le vôtre, oui, je sais – qui rentre c’est pour les chats. Pour leur nourriture, et pour le véto pour ceux qui sont trop malades pour qu’elle puisse les soigner elle-même. Son seul luxe pour ne pas mourir tout à fait, c’est son ordinateur, pour être reliée au monde et vous causer sur ce blog et sur fesse de bouc.

Elle ne mange que des nouilles et du riz, elle se fait arracher les dents parce que le dentiste, c’est même pas la peine de rêver (ben oui, comme au Moyen Age) elle n’y voit plus rien tellement ses vieilles lunettes sont nazes, rayées, plus à sa vue, elle roule dans une vieille caisse sans freins et sans assurance. Ben ouais. Et nous, on dort. On envoie quelques euros par ci par là, des petits mots gentils, des colis de douceurs, on blablate sur « qu’est ce qu’ils sont mignons, ces petits », et on considère que c’est bien comme ça, on peut dormir sur nos deux oreilles de nantis bien tranquilles.

Mais ce n’est pas assez.

Alors c’est simple. On crie, on gueule, on ameute la terre entière, les assos, les amis, les copains, les commerçants de notre coin, on fait des pétitions, on met des cierges dans les églises (ou les synagogues ou les mosquées … quoique je sais pas si les musulmans et les juifs utilisent des cierges ?) on vole, on braque les banques pour lui envoyer du pognon … mais on FAIT quelque chose de concret, putain de bordel de merde. On devient les robins des pauvres, les robins des chats de Syros. Et ça urge.

Et vous pouvez toujours m’engueuler parce que vous cause méchant. Faudra vous z’habituer, passque je vais continuer. Voilà, vous pouvez envoyer la sauce, les insultes, les scuds, me tirer comme un lapin, avoir envie de me pendre. M’en fous. Mais surtout, vous pouvez trouver des idées, des solutions pour que notre Sylvie vive un peu mieux… Vous pouvez agir.

En tous cas, merci de m’avoir lue.