Si je m’étais arrêtée à « Chatoune », « Chaton » ou « Minette », j’aurais été bien embêtée : « Minette Douze !», « Chaton Trente-Six ! ». Nommer les chats, c’est à la fois nécessaire et, comment dire, rituel et réel. Les nommer, c’est les admettre comme existant ici, avec les autres déjà nommés. C’est les identifier et les individualiser.
La nécessité de les nommer devient évidente le jour où il faut les passer à l’anti-puces/anti-tiques*, pour éviter de leur mettre deux fois du liquide. Cette épreuve pour moi et pour eux se déroule sur plusieurs jours, et ce liquide est absorbé, et devient invisible sur le poil des premiers chats traités. Je fais donc une liste au fur et à mesure du traitement, note les chats à faire lorsque leur nom me vient en mémoire, bref, en fin de traitement, je me retrouve avec une liste qui s’allonge d’année en année, et sans vraiment en être consciente : ce sont les seuls moments où je me dis : « Ah oui, quand même, 58 chats-de-dedans ! » (mon dernier décompte).
Mais certains chats sont difficiles à nommer. En partie parce que mon imagination a des limites, et en partie parce que certains de ces chats non-nommés n’ont, quelque part, pas vraiment d’individualité : trop sauvages, même dans la maison, trop discrets, trop ressemblants à d’autres. Au moment de l’anti-puces, je me débrouille en les décrivant soigneusement sur ma liste : « fille de la petite angora au museau gris », « petite tricolore timide », « petit noir qui n’est pas Houdini »…
Et puis, à force de les regarder vivre, agir, interagir, le nom me vient. Pas toujours, mais la plupart du temps. Parfois un petit nom banal, qui décrit bien une situation (« P’tit Nouveau »), parfois parce que ce nom va « bien » au chat (« Saint-Suaire »). Et ensuite, c’est SON nom, au chat, et pas un autre. Ça lui colle à la peau, en tout cas ce nom devient, pour moi qui les nomme, indissociable du chat. Et telle une aborigène d’Australie (culture dans laquelle, à la mort du porteur d’un nom, celui-ci devient tabou dans toute la tribu), la mort d’un chat signifie la mort de son nom. Je n’ai eu qu’une seule Anaïs Petitute, qu’une seule Pitchi, qu’un seul Tchi-Tao. Et qu’un seul et unique Jean-François-Joseph Von Paraboum.
Et donc, ci-dessous, je vais lister les noms de mes chats, présents et passés : dans cette liste vous trouverez peut-être un nom qui vous inspirera pour un chat futur !
- Aglaé
- Anaïs Petitute
- André
- Bizounours 1 tache
- Bizounours 2 taches
- Bizounours 3 taches
- Bizule
- Bob
- Bouzouki Fou
- Cacahouète
- Chou-Fleur
- Cybèle
- Emilie
- Fifi
- Florette
- François
- Gentil garçon
- Gingembre
- Houdini
- Jean-François-Joseph von Paraboum
- Jean-Gérard
- Joli Coeur
- Julie
- Kéti
- Léa
- Led Zep
- Lili
- Loula
- Loulou
- Lucette
- Lustucrute
- Lysistrata
- Marcel
- Mélissa
- Mikri
- Mikroulette
- Mon Joli Chat Gris et Rose
- Mouchet
- Nénette
- Ninette
- Olympe
- P’tit Nouveau
- Pitchi
- Polifimi
- Polybelle
- Primus
- Riri
- Saint-Suaire
- Schrimpette
- Serge
- Suzy
- Tchi-Tao
- Teddy
- Vanille
- Vincent
- Zéfira
- Zim
- Zoé
- Zoulimama
- Zozéfine
- Zule
Et tous les autres chats qui n’ont pas de nom mais des description, pour l’instant, et les noms oubliés, et les chats qui sont juste passés… Ah, m’en revient un : Papillon. Parce qu’il a des yeux en amande, comme des ailes de papillon. Et comme j’ai l’esprit d’escalier, je pense qu’au fur et à mesure de la journée, des noms me reviendront en mémoire, et je me dirai : « Comment j’ai pu oublier celui-ci ? ».
Par ailleurs, il y a aussi les appels de rassemblement, par exemple au moment de la balade, ou des repas : « Mes papys ! », « Les Flaireux ! », « Mes croulebarbes ! », « Mes bijoutis ! »…
Et surtout : « Petites planètes ! », parce que chaque vivant est en soi une petite planète.
*J’ai abordé cette question de l’anti-puces dans un texte précédent. Attention, ne jamais utiliser d’autres anti-puces/anti-tiques que Frontlin* sur les chats, les autres produits destinés aux chiens peuvent être mortels pour eux.
Je me posais plein de questions quant aux noms de tes chats… J’ai la réponse. Et je suis complètement d’accord avec toi : un nom ne peut servir qu’à un seul chat ! Quand j’entends ma soeur appeler « Minette », je suis vexée pour « Minette ». Surtout qu’elle a une sacrée personnalité. Elle est passée de « chat du dehors » d’une maison sans animaux à « chatte d’intérieure » qui, jour après jour, fait son petit bonhomme de chemin à l’intérieur. Elle progresse à petits pas et a maintenant accès à quasi toutes les chambres alors qu’avant, elle devait rester à la cuisine… agrandie à la salle de séjour… et qu’elle crevait d’envie, comme tous les chats qui ne supportent pas une porte fermée, d’agrandir son univers. J’aime observer le « gagnage de terrain » de Minette… Maintenant je me suis habituée à son nom…
En revanche, un chat peut avoir plusieurs noms (quand on n’en a qu’un bien sûr) : Chatila s’appelait Chatiti, ma persane écailles de tortue caractérielle, s’appelait Babouchka, Bibouchka, Bibou, Bouboulina… ça dépendait de ses états d’âme ;o)
Merci en tout cas pour ces récits… qui me font fondre ;o)
bravo à la minette, elle finira bien sous les draps ! oui, c’est vrai, tous les chats ont des autres noms, SaintSuaire, c’était aussi SaintGlinglin (hélas bien prophétique), Zozéfine c’est aussi Finette, Schrimpette, c’était Pipette poilue, et même Alithia y passe, quand elle est Ma Foufoune.. .sisi. là, j’ai listé les noms officiels, ceux que je donne quand j’amène le chat chez le véto !!!
Pensée émue au souvenir d’Anaïs Petitute, autentique chatte à homme et vaguement masochiste (elle adorait recevoir la fessée). Mais ça on s’en est rendu compte sur le tard !
Elle était tellement malicieuse, tellement facétieuse, que son talent à faire rire l’humain ne pouvait être que volontaire et tout à fait conscient, j’en suis persuadé !
Dans mon souvenir, c’est le seul animal que j’aie connu qui pouvait piquer des fou-rires comme un humain. Bien sûr, ce n’est pas vrai, mais c’est comme ça qu’elle restera dans ma mémoire à jamais.
sisi, c’est vrai. ça semble idiot, ou névrotique, ou je sais pas quoi, mais elle me manque chaque jour, et je l’aime encore totalement. peut-être que j’ai autant de chats dans l’espoir de retrouver une autre Petitute ? j’avais commencé un petit texte sur elle, mais ça me fait encore trop mal, presque 20 ans après… alors merci infiniment, cher flip, d’avoir trouvé des mots justes et tendres pour la décrire, et merci de partager cet amour encore si vif.
je confirme : le Grand Flip St Ourak, nom de code qui remonte aux années 70….est le seul humain à ma connaissance à savoir Véritablement RonRonNer…
bon je ne suis pas dans la bonne page de commentaires….mais est ce si grave ?
avec quelques notions de japonais, il devinera qui je suis….nekoaka
Chez moi aussi il y une Vanille, un Joli-Coeur devenu Titi d’Amour, une Lili (ah non, c’est moi celle-là ! ;- il y eut aussi un Moussy, une Fanfan, une Mia, une Chiquita…
Et depuis peu un Casper, devenu Gaspard, puis Gaspacho, puis Tchô-Tchô, au fil des mois…… chacun unique évidemment !
très bien, tu me donnes plein d’idées. très jolil gaspard ! j’ai aussi un sébastien à caser, une gavroche, un randal, un popol. mais j’ai vraiment besoin de me dire : ah oui, lui (ou elle) s’appelle X ou Y. sinon, je retiens pas les noms. Anaïs Petitute (en fait, contraction de « petite pute parisienne », dans ma tête, because sa manière de marcher tellement féminine et provocante), c’était ELLE, ça lui allait tellement bien. et Lili, c’est pas du tout Lula (qui vient des « Années Lula » de rezvani), et Fifi n’est pas Riri mon mariri, même s’ils sont frères !
Des nouvelles de Riri ton mariri ?
Les noms des chats … Tout un poème.
J’ai eu un Gaston quand j’étais petite, puis quand j’ai été grande un Toto, un Iago (un nom qui ne lui allait pas du tout), un Jules, une Julie, un deuxième Gaston (ben oui), un Pistou, un Elmer, une Garance (la grand-mère) une Lola (la mère), un Basile (le fils) un Lacenaire, un Linus … Plus un Pépère, un chat sauvage, sans doute le papa de Lola et de Basile… Moi seule pouvait le prendre dans les bras et le faire ronronner…
Il sentait tellement fort le matou que quand il était dans la maison, on était tout de suite au courant…
Tous aimés, et disparus…
Dommage qu’on n’ait pas droit à des photos d’Anaïs Petitute…
figure-toi que j’en ai UNE, une seule, la seule photo que j’aie jamais encadrée, et je l’ai cachée pour m’épargner un peu. et comme les écureuils, je sais qu’elle est bien protégée mais infoutue de savoir où !!! mais j’en avais des centaines, bien sûr, et de toutes mes vies passées, les gens, les lieux, les choses, tout a disparu dans un grand carton, bien lourd, dans lequel j’avais rangé soigneusement et les photos et les négatifs, un grand carton qui, dans ma distraction infâme et mon aberration mentale lors du déménagement pour venir ici, est resté dehors, et a pris la pluie, beaucoup de pluie… toute ma vie agglutinée en une énorme masse informe et collante. déchirant, simplement.