30 décembre : un doux mélange

Il y a des jours, on se demande comment les nommer : jourâtres ? Jourasses ? Peut-être jourailles ? Pas de malheur, pas de catastrophe, mais juste des jours qui donnent envie de les escamoter, de crier à qui de droit : « Ce jour-ci, je passe mon tour ! » Continue reading

26 décembre : entre Noël et Nouvel-An, une journée paisible

Même si passer devant la bâche de l’abri où repose le beau chat gris pince mon coeur de manière insistante (grosse voix de fond de cerveau qui tonne : « Sylvie, aurais-tu pu sauver ce chat ? »), un peu de sérénité bienvenue glisse sur la maisonnée. Oh, ce n’est pas que j’aie frénétisé socialement ces jours, contrairement à vous, bande de fêtards, mais cette journée est vraiment très paisible. Ni froid, ni beau, juste l’immobilité de l’air due à l’absence de vent. Cela n’est pas évident pour des continentaux, mais sur une île il y a TOUJOURS du vent. Je me rappelle, dans les Alpes, certains jours on se lève, et on remarque le vent, et on se met à écouter les bouleaux frémissants. Ici, le vent est constant, comme une sorte de tension perpétuelle, d’agitation usante, et c’est son absence que l’on remarque. Un vrai soulagement ! Pour accentuer ce sentiment de paix, nul chasseur pour venir exploser le silence avec ces bruits de panique, de guerre, de mort qui vous serrent la gorge et vous polluent la tranquillité. Juste quelques piafs pour les notes flûtées dans les caroubiers, les lentisques et les roseaux. Continue reading

21 décembre : P’tit Loustic

L’autre jour, j’ai « perdu » P’tit Loustic. J’ai inspecté chaque buisson, chaque baquet, chaque anfractuosité de ma petite falaise, chaque dessous de meuble, chaque pli de couverture. Introuvable. Il est sourd, ses mouvements sont peu/mal/pas coordonnés, il ne peut pas grimper aux arbres, mais c’est un petit voyageur intrépide (quand je pense qu’il a failli se noyer dans un seau…), qui pourrait se fourrer dans une situation désespérée que je n’arriverais pas à prévoir et dont il ne pourrait se sortir seul. Inquiétude.

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19 décembre : aux petits oiseaux…

Parfois, je me retrouve sans le sous. Mais rien du tout. Depuis avant-hier, j’avais 7 euros : 4 dans le porte-monnaie, et 3 à la banque. Bon, les 3 à la banque, on oublie. Donc 4 euros. Et les transferts d’argent étant ce qu’ils sont (ils doivent avant d’arriver ici faire quelques tours du monde), l’argent des dons n’arrivera pas avant mardi 23. Tout d’un coup, tout me tombait sur la tête, les dettes, les factures et la déprime. Bon, je ne vais pas exagérer : j’ai reçu de fabuleux paquets de délicieuses nourritures terrestres (en ce moment, je fous une claque terrible à du pâté végétal et de la pâte de coing), j’ai de quoi manger, mais les sacs de croquettes sont au bout, j’ai besoin d’essence dans la voiture, et c’est le moment de « frontliner » les bêtes…

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Quelques chats, quelques poses, quelques jeux

Le climat insulaire cycladique est un farceur… On a eu quelques jours très froids, fin octobre début novembre. Faire les premiers feux dans le poêle à bois, remplacer les draps en coton (carrément de la gaze colorée en pleine canicule) par les couvertures polaires, troquer les sandales pour les baskets, sortir les habits d’hiver, commencer à additionner les couches comme un oignon – bref se préparer à vivre des mois à ne jamais avoir mieux dans la maison que 14°/15°, le corps sur la défensive, la toilette à la lingette et les soupes perpétuellement sur le feu. Nekosan a été amené ici pendant cette période. Et tout le monde sur l’île se disait : « Déjà si froid ? ». Continue reading