Lui est arrivé ici il y a quelques années, au début de notre aventure lotoise. Toute la maison était en chantier, des gravats et des cartons partout. C’était l’hiver.
C’est notre Linus, aujourd’hui disparu, qui nous l’a amené un soir. Linus aussi aimait tout le monde. Alors, je suppose que quand il a vu un copain qui traînait dans le coin, maigre, affamé, malheureux solitaire, abandonné, il s’est dit que maman et papa chat ne rechigneraient pas à accueillir un nouveau venu. Il a « passé le témoin » de l’amour, en quelque sorte, avant de s’en aller, à peine quelques mois plus tard.
Copain était décharné et crevait de faim. Alors, j’ai commencé à le nourrir dehors, devant la porte. Dès que je m’approchais, il s’en allait. Petit à petit, la gamelle de pâtée se rapprochait de la maison, elle a fini par se retrouver dans la cuisine, et je laissais la fenêtre ouverte pour que Copain puisse s’enfuir s’il le voulait. Et un jour, comme il faisait froid, j’ai refermé la fenêtre. Copain était définitivement de la famille.
Peu à peu, il s’est remplumé, on l’a fait stériliser, on lui a retiré quasiment toutes ses dents (il ne lui reste plus qu’un croc) qui sont venues comme ça, sans forcer : il avait eu un virus dans la bouche, et elles ne tenaient plus du tout, elles lui faisaient juste mal.
Copain n’a jamais chassé (comment a t-il fait pour survivre?) et contrairement aux autres, n’a jamais attrapé la moindre souris, ni le moindre oiseau. D’ailleurs, il peut rester sur la terrasse, cela n’empêche pas les mésanges et autres verdiers de venir aux mangeoires, et même sur la table, comme s’ils avaient compris qu’il n’y avait pas de danger. Ben oui, Copain aime aussi les souris et les oiseaux.
Copain aime les autres chats, les chiens (même le Milou ne lui fait absolument pas peur) et tous les humains. Même les inconnus trouvent grâce à ses yeux, et qu’importent les genoux accueillants, pourvu qu’il puisse ronronner à son aise (c’est un maître dans ce domaine) et se faire câliner.
Alors, il y a quelques mois, on a constaté qu’il se grattait beaucoup l’oreille. De la gale, sans doute. En passant chez le véto, traitement et tout le toutim, on a quand même découvert de petits nodules durs dans l’oreille, comme une vilaine grappe rose et noire, rien de grave à l’époque, on devait juste lui nettoyer l’oreille régulièrement.
Il y a un mois, rebelote, une boule, dure, est apparue sous l’oreille. De la taille d’un noyau de cerise, aujourd’hui, elle est comme un noyau de pêche. Ponction (rien), antibios, puis anti-inflammatoires, puis reponction la semaine dernière : c’est un fibrosarcome. Une saloperie de cancer. Sur MON Copain. « Ça » ne métastase pas, mais même en cas d’opération, « ça » a des chances de revenir au même endroit.
L’opération était prévue ce matin. Cette nuit, Copain a dormi avec moi, sur ma tête, bavouillant et ronronnant comme un dingue sur mon oreiller. J’ai eu du mal à m’endormir, repassant dans ma tête les pires scénarios, tremblante, en sueur, réveillée dix fois, m’assurant qu’il était toujours là.
Mais Copain ne m’a pas lâchée. Ce matin, branle-bas de combat, je planque les gamelles, et même l’eau, parce qu’il doit être à jeun. Je prépare mon café, tendue, inquiète, pas sûre de moi (opérer, pas opérer?) et mon Copain toujours ronronnant, met ses pattes sur mes épaules, et me donne de grands coups de boule dans le menton, on s’aime d’un amour immense.
Au moment de partir, j’avais tout préparé, le panier pour le transport, avec une serviette moelleuse dedans, enfermé les chiens, mais j’avais oublié un truc, essentiel : fermer la chatière. Que croyez-vous qu’il arriva ? Copain s’est barré… Et voilà. Comme un avertissement du destin… Une façon de dire : foutez-moi la paix. Et que dire, hein ? Quelque part, je suis soulagée…
« A l’heure ou j’écris ces lignes », ben l’heure d’aller chez le véto est passée : Copain vient de rentrer à la maison. Et de s’installer … sur mes genoux.
j’ai fait opérer Riri mon mariri de sa boule à l’oreille, et, avec sa petite piqûre de cortisone, il est comme neuf. les vétos n’ont pas du tout envie de toucher à l’énorme boule dans le cou de Zozéfine, on dirait un goîtreux alpin. tous deux chats ou blancs, ou très blancs. Zoulimama avait une tumeur dans la bouche : chatte blanche. cancers du museau ? également chattes presque blanches.
lapsus de ta part, cette porte de panier !! en plus tu devais puer à 100 mètres le stress, l’angoisse, l’hésitation, le chagrin, le flip total : il n’avait aucune raison effectivement de rester bien sage sur la couverture moelleuse !! on pue toutes et tous dans ces moments. si on n’est pas sûrEs de ce qu’on fait, de pourquoi on le fait.
mais tu ne dis pas ce que sont les risques en cas d’opération. à part que la tumeur peut revenir. que t’a dit le véto ? que crains-tu ? et alors, si la tumeur revient après l’avoir enlevée, ça donne du temps, non ? et faut-il opérer absolument ? si tu la laisses, est-ce que ça l’handicape ? est-ce que ça va finir par l’empêcher de manger/boire ? bref, objectivement, c’est quoi les avantages et les désavantages de laisser/enlever cette tumeur ?
et as-tu demandé un 2ème avis auprès d’un 2ème véto ? il le faut ma gavroche: on le ferait pour nous-mêmes il me semble.
dis-toi bien que les chats sont vraiment très résistants, et tu le sais. il a survécu à un début de vie difficile, jusqu’à arriver chez toi. il doit bien avoir encore quelques vies en main…
alors calme-toi, et calme le jeu, fais la liste des avantages vs désavantages avec ou sans opération, demande un 2ème avis. et décide. avec sérénité, parce que notre stress perturbe beaucoup nos amis, ils sont comme du papier tournesol, et ton angoisse n’arrange certainement pas sa tumeur.
courage ma belle, quoique tu décides, c’est toujours ton coeur de Mère Totale qui aura le dernier mot, hein ? et rassérène-toi, pas seulement pour toi, mais pour Copain.
Bon, eh bien à part des larmes, je n’ai pas d’autre réponse… Comment faire pour ne pas s’attacher ? Surtout à Copain ! Il est tellement liant, sympa, charmant, souriant, endurant, amourant (oui, je revendique ce mot : il aime et fait qu’on l’aime) ! Peut-être devrais-tu essayer la recette de Zozé avec son Riri…
Je pense bien fort à toi, à vous… à tous ceux qui débordent d’amour pour les animaux…
Si j’ai bien compris, Copain est un chat qui fait « copain-copain » avec tout le monde… sauf avec les vétos ?
Ahem… ça me rappelle furieusement certains spécimens de mes ami(e)s chez les zhumains ça !
;-)