Vous l’aurez compris au dernier texte de journal de bord (plutôt que post sur blog), c’est une période difficile. Mais il y a aussi de jolies choses qui arrivent. Voilà un petit mélange.
A l’Ouest
La Féroce a laissé un bel héritage : si j’ai oublié les portées les années précédentes, au moins je me souviens que je lui dois Clotaire et Clotilde, trois des quatre Louis (Louis-Louis, Louis-Rose et Louis-Grise), les trois qui ont suivi la même année (pas encore nommés, il y a la petite chocolat noir borgne, le tigré si sympa et la tricolore délurée), et quatre des cinq petits de cette année, dont elle m’a laissé la charge.
Le Tigré si sympa (très très gentil avec ses petits demi-frères et soeurs, mais la plupart des chats mâles adolescents et parfois adultes (comme Monostou) sont gentils avec les petits. Ce sont plutôt les femelles qui sont agressives)
Ci dessous, de gauche à droite, le BBB gris qui maigrit et a faim tout le temps (comme Teddy : mais c’est QUOI ce symptôme ?) (ces jours, il va nettement mieux que le jour où j’ai pris cette photo – il avait du coryza, et des problèmes de poils qui tombaient. J’ai essayé d’enrayer le problème des poils qui tombaient par un tamponnage avec un mélange d’HE de MANUKA, un peu d’alcool dans de l’eau, et banco ! Il ne perd plus ses poils, et même ça repousse très bien), la toute petite crevette tricolore (totalement encollée par le lait maternisé : elle est extrêmement excitée par le biberon, m’a déchiqueté 6 tétines en 9 jours, s’en met partout, ça sèche, ça colle et je ne veux pas trop la frotter ou la laver, parce que son poil est vraiment moche et clairsemé) et sa petite soeur rouquine dont par contre le poil est tout joli parce qu’elle mange normalement. On voit d’ailleurs la différence de taille, alors que cette rouquine est la plus petite des 3 autres. Par contre, pour ces 4 chatons, je crois qu’ils ont passé la sale période coryza – yeux purulents. Bref. ils sont vraiment en forme.
Mais j’ai trouvé le truc pour donner le biberon à la petite crevette tricolore, je l’emballe pattes avant compris dans un petit tissu, il n’y a que la tête qui dépasse, et quand elle commence à téter vraiment, je la déballe doucement. Ci-dessous, je n’ai pas eu besoin de la déballer : elle est restée ainsi au moins une heure à tirer pensivement sur son biberon, que je lui ai enlevé quand elle s’est endormie …
A propos de s’endormir, voilà le (gros) petit frère rose, qui roupillait profondément sur son caillou, tête en bas.
Hier soir, super moment (qui a allaité des chatons comprendra) : elle a enfin enfin pris de l’intérêt à l’alimentation « normale ». Enfin ! Et cette photo, c’est son premier repas. Ouf. Et d’ailleurs, le changement entre hier et maintenant est vraiment extraordinaire : elle est déjà plus propre, et j’ai l’impression de la voir grandir à vue d’oeil…
Et autre cri de joie dans ma relation avec mon héritage : les 4 chatons dorment enfin tous au même endroit. Depuis que je les avais pris en charge, les 3 mangeant normalement dormaient dehors et la petite dedans – pour des raisons pratiques, il faut dire : la crevette, elle est peut-être chtigredi (mot familial pour dire maigrichon) et un peu pelée, mais c’est la première à avoir pigé le coup de la chatière, sans que je lui montre, et pourtant pour elle, c’est comme gravir l’Everest. Mais elle y va. Donc aucun problème pour la garder dedans, elle sait sortir. Par contre, les autres ne savaient pas utiliser la chatière et c’est la seule contrainte que j’impose aux chats pour les « élire » « chats de dedans » : qu’ils sachent entrer et sortir seuls. Ben voilà, c’est chose faite depuis hier aussi, et la photo ci-dessous, je la dédie à La Féroce, qui peut reposer en paix.
Autre sujet : les oreilles de Gracieux Nipponais. J’ai procrastiné à mort, j’avais peur qu’en l’amenant pour les lui faire soigner, les vétos lui trouvent plein de maladies mortelles (c’est le cas, mais on s’en fout, la vie continue). En plus, le coup de Méli mourant 2 jours après s’être fait arracher 9 dents, ça m’avait donné un très net coup de mou, et même une grosse méfiance. En plus du chagrin. Mais là, ce n’était plus possible d’attendre, les oreilles saignaient et surtout il semblait souffrir, ne mangeait plus et ne rentrait plus. Je l’amène demain jeudi faire voir comment cela cicatrise, et, s’il faut renouveler le pansement, je demanderai qu’il soit moins long sous le cou, car le pauvre Nipponais est obligé de dormir la tête posée sur quelque chose, probablement parce que cela appuie trop sur la trachée. Par contre, il semble bien mieux, malgré la gêne occasionnée par ce truc : il mange bien, il ronronne, est très caressant, de bonne humeur, quasi jovial – du coup, je regrette de ne pas l’avoir fait avant. Comme plusieurs chats (BBB, Teddy, Bouzouki), difficile de dire pourquoi il est si maigre. On me glisse dans l’oreillette pancréatite chronique, Felv (leucose féline), FIV (sida), rien que des trucs mortels avec beaucoup d’examens très chers pour déterminer le diagnostoc exact. J’en suis réduite à croiser les doigts.
Ci-dessous, mon chat pas vraiment roux, ni rose, en fait doré, du coup il se nomme Dorado !
Nekosan, ma petite star, avec toujours ces problèmes d’yeux qui coulent. Maintenant, je les lui nettoie assez souvent avec un produit que j’utilise pour nettoyer mes lentilles de contact « jetables » (que j’arrive à prolonger ainsi au moins un mois – mais bon, je ne les mets que pour aller à la plage et nager avec masque, et ne les porte que quelques heures par jour et pas tous les jours ). C’est un produit qui fait tout, désinfecte, nettoie, pas de rinçage : je me dis que ce qui convient à mes yeux conviendra aux siens.
Quelques fauves se reposant à l’ombre du mimosa : Bibu, Zule, Gentil Garçon, Métis et PKC (patte cassée). J’en profite pour remarquer que certains chats, maintenant qu’on a une météo qui pourrait être vue comme une météo estivale, ont vraiment pris le maquis : par exemple, des 5 roupillant en tribu ici, Bibu, Gentil Garçon et PKC ne mettent pratiquement plus jamais les pattes dedans, et si je les vois manger, c’est dans les écuelles des chats du dehors – ce qui m’énerve passablement. Et plein d’autres chats me font le coup (d’ailleurs, cela accroît un tantinet mon anxiété, je ne sais pas s’ils sont simplement dans leur camp d’été ou s’ils sont morts). Une chatte a même totalement changé d’attitude : Azalée, que je ne vois même plus entrer manger, vit sous le caroubier du haut, et chaque fois qu’elle me voit, elle fuit comme si j’allais lui arracher la tête et lui sucer les entrailles. Je ne pige pas pourquoi, mais j’imagine que l’hiver prochain y mettra bon ordre.
Dance with the spider (en l’occurrence ces épeires anguleuses (Araneus angulatus) très nombreuses cette année)
J’ai enfin réussi à photographier un peu mieux que d’habitude cette araignée extraordinaire, qui, POUR DE VRAI, « tisse » (chaîne et trame) sa toile extraordinairement architecturée, avec des fils de tensions par dessus et par dessous – je vous donne son nom scientifique pour briller à vos soirées entomologiques déjantées : Cyrtophora citricola
Une petite modeste un peu démotivée par le vent…
Un monstre colonisateur (probablement de l’espère Tegenaria, mais là, je frimerais moins) – celle-ci est énorme, mais j’ai trop peur pour mettre mon doigt à côté pour donner l’échelle… (pas oublier que je suis arachnophobe)
Celle-là me fait par contre flipper très fort, parce que, question couleurs, c’est vraiment très, mais très très Veuve Noire (Latrodectus, pour faire frissonner à cette même soirée déjantée). Et dans la salle de bains, elle était. La seule chose qui me fasse hésiter (et aux moments d’optimisme fou, ça me fait carrément changer d’avis), ce sont les pattes : la Veuve Noire a des pattes très longues, effilées, tandis que les pattes de celle-ci sont plutôt robustes. Mais comme je ne trouve pas sur l’internet d’autre cliente … ARGH !
Un petit pépère trouvé, braillant, sous le caroubier du haut… Je lui ai donné un peu de lait maternisé, lui ai nettoyé les yeux et mis du Tobrex gel. Je pense qu’il s’agit d’un premier arrivage provenant d’une portée rencontrée dans une bordure de roseaux dans un champ en contre-bas, que la mère ramène au fur et à mesure plus près des « Chats de Syros », bouffe garantie 2xj, croquettes en permanence.
Celle-là, je lui fais la danse du ventre tous les jours, tellement elle me plaît. Et puis c’est une rousse angora comme Olympe. Mais ce n’est pas Olympe, loin de là : elle miaule à qui mieux mieux, et je n’arrive à lui faire de papouille ventrale que quand elle a le nez plongé dans la nourriture. Beaucoup de chemin à faire pour la séduire. Mais elle est marrante comme tout, et une vraie petite aventurière. En fait, elle ressemble surtout à Nekosan… Que je n’ai pas encore fait stériliser (ni Louis-Rose d’ailleurs, ni Picoulet du Doigt)…
PKC, qui est vraiment une chouette chatte
Et mon petit poisson des îles, mon papa furieux, la seule et originelle Kéti …
Et un départ : celui de Daisy, que j’ai fait euthanasier hier. J’ai l’euthanasie très très difficile (des fois à tort, je pense) mais elle, elle souffrait manifestement pendant ce dernier week-end si pénible. Hier matin, je lui ai fait une piqûre de sédatif, après l’avoir tenue tellement elle était faible pour qu’elle lèche un peu de yogourth qu’elle aimait tant. A l’examen chez le véto, on a fait l’hypothèse d’une hémorragie interne (très anémiée, le ventre plein de liquide et apparemment du sang – ça se voit à la couleur à la travers la peau). Après avoir fait le tour des examens qu’il faudrait pour poser le diagnostic, et les soins à faire en urgence (ponction, perfusion sur plusieurs jours en clinique), j’ai décidé qu’il fallait la faire mourir. Je le dis crûment, mais c’est ainsi. Le véto était sûr qu’elle était TRES vieille, et c’est un fait que quand elle est arrivée ici, dès mes premiers jours dans la maison, ses oreilles étaient déjà toutes racornies (elles saignaient parfois, je lui mettais un peu de crème cicatrisante et hop, ça repartait pour un tour) et elle était déjà édentée et sans âge. Un tout petit modèle de chatte, pas très jolie, pas très aimable, pas très caressante, mais incroyablement discrète, modeste, toujours présente quelque part dans mon champ de vision. Elle a eu une manière très à elle de se faire adopter : elle est restée nuit et jour devant la porte, même ouverte, jusqu’à ce que je la fasse entrer : « Allez, viens ! ». Maintenant, elle repose dans un joli coin en contrebas de la maison.
A l’Est
Merci pour vos dons, parrainages, paquets, commentaires, mails. Merci de permettre l’existence de ce refuge pas vraiment standard, où 100 chats, 1 chienne et 1 humaine vivent en bonne entente, simplement mais avec entêtement.
Toujours d’aussi belles photos ! comme dab’… et puis cette façon majestueuse et inimitable avec laquelle tu gouvernes ton Royaume. Merci.
Pendant ce temps, le monde des humains va très mal.
:-(
Sylvie toujours efficace et confrontée au pire.
Pour le petit maigre qui a toujours faim, une fois écartée l’hypothèse des parasites intestinaux, genre ver solitaire, a-tu pensé e au diabète ?
Tu as beaucoup de courage… Bises.
Oui, c’est vrai, ça peut être du diabète, ou de l’hyperthyroidie, ou du stress…
Quel bel homage à la Féroce. Merci, Sylvie.
Des belles photos de ce refuge félin privilégié où il fait bon vivre : des soins, de l’amour, à manger même si ce n’est pas facile tous les jours pour la fée de ce royaume.
Merci Sylvie pour tous ces petits coeurs.
Qu’est-il arrivé à la Féroce, disparue ?
Et maintenant, Nipponais, comment va-t-il, ses oreilles ?