Il y a des chats dont je ne parle presque jamais. Mais c’est sans rapport avec mon affection pour eux. Plutôt avec leur présence. Et puis c’est toujours la prime à l’emmerdeur (ou -deuse). Et il n’en était pas un.
Il est mort cette nuit, couché à côté de moi, dans son sommeil – ou son coma. Mais ce fut une dure fin de vie, un week-end d’où je sors sur les rotules moralement et affectivement. Hier soir, j’étais tellement impuissante que j’ai fini par lui injecter une gélule de Tramadol, et si j’avais eu un flingue, je lui aurais tiré une balle dans la tête.
J’ai aimé ce chat très tendrement. Il a beaucoup vécu chez les voisins (la famille du frère de mon proprio Fifis), et aussi dans l’étable de Marinos, et aussi dans le verger de citronniers. Mais chaque fois qu’il daignait passer par ici (essentiellement pour manger ou s’abriter de la pluie), c’était de chouettes moments. Il était fou amoureux d’Alitheia et lui faisait de très très très longs mamours, assis sur ses pattes arrière, s’accrochant aux babines de la chérie avec les pattes avant (mais sans les griffes !) et frottant son museau joli contre celui de la chienne (qui n’en demandait pas tant, il faut dire). Et il s’installait toujours sur la table basse dans la grande pièce des chats quand je préparais les écuelles, à attendre sagement. Il faisait partie des chats qui ne mangent qu’à un endroit bien précis (sur cette table justement), comme Houdini qui ne mange qu’au coin de la porte, Kéti sur un rayonnage, Bizounours sur un rebord de fenêtre, etc., la liste est longue.
Rien d’autre à dire, c’est terrible. Juste un très gentil chat, caressant, tranquille.
Mon Primus, beau chat, avec tes quatre petites bottines blanches.
Primus à son arrivée ici en 2011, abandonné par la mère et malade (sa petite soeur était morte ce jour-là). Mais il avait très envie de vivre et on a bien bossé pour ça.
Primus et Bob (qui est mort empoisonné par un salopard)
Son regard et son air sérieux
Ô le beauuuuuu chhhhhat, mon Primuuuus, Priiiiiimus !
Avec Emilie
Et puis il a commencé à rester beaucoup ici, il y a environ un mois. J’ai interprété ça comme un désir de se mettre au chaud. Sans y croire vraiment, on a toujours raison de s’inquiéter des changements de routine de nos chats. Un chat qui ne rentre jamais qui soudain reste dedans, c’est pas bien.
Et puis je lui trouvais le regard triste, peut-être douloureux.
Et le voilà, reposant pour toujours, ses petites bottines blanches regroupées. A un moment donné, cette nuit, pendant que je dormais, et entouré de plein de chats plus ou moins couchés sur lui, Primus est mort. Comme je l’ai retrouvé dans cette position, je pense (j’espère) que simplement son coeur s’est arrêté de battre.
Je n’ai pas encore décidé d’où je mettrai son corps.
Adieu mon Primus joli, rendez-vous avec tous les autres au Paradis des Chats.
Si triste. Les plus belles moustaches de Syros !
oui, de belles bacchantes blanches sur fond noir. et une belle personnalité féline.
l’essentiel : il est parti entouré de chaleur féline, parmi les siens … avec ses petites chaussettes !
oui, ses petits chaussettes blanches… merci pour ton mot randalounet
J’ai chialé comme un môme lorsque ma fille m’a annoncé la mort de Tequila, sa 1ère minette, il y a quelques années. Et je sais que ce sera pareil, voire pire, lorsque Calypso, que nous « babysitons » depuis plusieurs mois, 24h/24, partira à son tour.
Je dis ça pour que tu mesures mieux à quel point je partage ta tristesse d’avoir perdu Primus.
Purée ! quels yeux ce chat !
:-(
oui, tout le monde est d’accord, c’était un bien beau chat. et toutes les petites routines attachées à lui sont orphelines. et que ce soit 1 ou 100 chats, le chagrin est toujours là. certainement moins violent, moins terrassant avec 100 qu’avec 1, mais il est là, bien compact.
ah! je n’aurais pas dû vous lire – me voici en larmes – je partage votre chagrin, immense j’en suis certaine et j’ai une pensée pour tous les miens, morts dans la souffrance ou aidés.. Askin, gala, Altaï, et Dali..
je m’étais dit que plus jamais je n’en reprendrai, et puis Charlie est passé.. et encore une fois, que d’amour nous partageons, et que de soucis, je me fais pour l’avenir.. mais bon..
je vous embrasse très fort et pense très fort à vous.. A-M
à chaque fois, je pense être un peu plus armée. voire distante. mais non, et tous les jours, voire les semaines avant, quand on sait, on sent qu’un chat est malade, gravement malade, il y a cette inquiétude qui ronge, et quand on y arrive, à la fin, le fait que des fois, ça se passe vraiment mal.
alors vous voilà avec charlie, après ces promesses de jamais plus. je connais – enfin, maintenant je ne connais plus, et ne connaîtrai plus jamais. quelque part c’est confortable, je n’ai pas le choix, alors j’avance sans me poser de question.
mais je sais que vous en prenez grand soin, alors vive charlie et vive vous deux !
je vous embrasse très fort aussi.
Chère Sylvie, que dire ? ….Rien ! Sinon partager, car je sais, nous savons, combien c’est dur….Je t’embrasse très fort.
merci catherine. il faut, pour boucler la boucle, laisser le corps quelque part. je fais ça de nuit. hier c’était loin au-dessus de la maison, dans un fourré de lentisques. et j’ai crapahuté avec mon sac dans la garrigue épineuse, je suis tombée avec mon chargement sur les épines (mon dieu, cette végétation n’est qu’épines, surtout de nuit), je me suis cognée à des rochers, cassé la figure sur des murets, précédée et suivie par des chats et la chienne…je lui ai dit adieu et demandé pardon. retour tout aussi pénible, le sac vide, mais avec une sorte de sentiment du « tout est accompli ». voilà. je t’embrasse très fort aussi.
J’ai le cœur gros…. de douloureux souvenirs remontent ….
Repose en paix , magnifique Primus !
Ce n’est pas un hasard s’il est venu près de vous ce dernier mois …comme pour , ne pas être seul …chercher du réconfort , il savait qu’il en trouverait près de vous.
Je partage votre peine ,Sylvie et je vous embrasse !
oui, chaque mort de chat nous rappelle de douloureux souvenirs. je vais sur un forum d’amis des chats, là des récits de gens cherchant désespérément à guérir leur chat, puis les horribles décisions, puis la mort, le vide en rentrant à la maison, les petits endroits désormais inoccupés. on est quand même pas mal masos, hein ? Primus, c’était un magnifique chat, c’est vrai, et tellement sympa. je ne sais pas s’il venait chercher du réconfort, ou s’il ne venait pas surtout pour être soigné. mais dans ma situation, je n’ai rien pu faire pour lui. ça, c’est lourd à porter. je vous embrasse aussi, agnès.
Comme il était beau ! Si tu l’avais accueilli en 2011, il était donc encore jeune ! Quelle tristesse. Je pensais que les chats se cachaient pour mourir…, mais non, il a préféré la tiédeur des siens. Plein de douces pensée, chère Sylvie.
ben tu mets le doigt sur ce qui m’inquiète ici : dans le fond mes chats ne font pas de vieux os. c’est un gros souci. très gros.
les chats qui se cachent pour mourir : non, je n’y crois pas du tout. les chats vivent au présent, ils n’envisagent pas leur propre mort. par contre ils associent lieux et sensations physiques là, maintenant. un chat qui a mal peut très bien partir voir s’il a pas moins mal ailleurs. en quelque sorte : c’est l’endroit qui fait mal, changeons-en. il souffre sur le lit, voyons sous le lit si ça fait moins mal. et probablement un désir de se protéger des ennemis quand on est en état de faiblesse, d’où le fond d’une armoire ou d’un carton. pour dire les choses encore plus affreusement, beaucoup de chats fuient devant la mort. et certains pas du tout.
mais oui, primus est vraiment resté. bon, il a testé parfois le dessous de lit, ou l’intérieur d’un carton. mais la dernière nuit, il est resté parmi nous. comme vincent, comme p’tit nouveau, comme tant d’autres. en faisant cette page, j’ai regardé toutes mes photos, j’avais l’impression de me balader dans un cimetière. affreux. bref, je suis sur les rotules.
je t’embrasse très fort.
Je peux ressentir ton chagrin. La mort… on ne s’y habitue jamais.
non, décidément pas. à la fois du chagrin, de l’angoisse et une immense admiration et du respect pour ces bêtes qui meurent toujours si dignement. et moi furieuse et coupable, le sentiment que j’ai pas assez essayé. et la conscience que je n’aurais pas pu faire autrement. merci colette pour ton mot.
Je les appelle » mes chagrins futurs » …. et je sais que je vais être dévasté à chaque départ . Qu’il était magnifique ton Primus, Zozéfine, un beau black and white botté . Mille pensées à toi, même si je sais que cela ne va pas alléger ta peine …. parfois ici, j’aimerais que tout s’arrête …ne plus avoir de chagrin . Je t’embrasse .
je connais bien des gens, dont moi il y a longtemps, qui se sont dit : plus jamais de bête, ça fait trop mal. et puis bastet ou anubis ou artémis passent par là et déposent à nos pieds un animal qui souffre, qui espère, et si on sait voir, si on a le courage de regarder son regard, on craque. et hop, on repart vers beaucoup de joies, et un gros chagrin, bien terrassant. mais c’est tout à notre honneur, parce qu’entre le début et la fin, il y a toute la vie, qu’on essaie de faire la plus chouette possible !
Je pleure pour le si beau Primus… Je n’arrive pas à m’y faire. A chaque annonce d’un chat mort à Syros, c’est comme un voile noir qui s’étend sur mes poumons et m’étreint la gorge. Je regarde ma noireaude Lupita dormir d’un oeil. Mais ça ne me console pas.
oui clo, regarde bien ta bête. mais comme j’ai dit avant, entre le début et la fin, il y a toute la vie qu’on tricote le mieux possible, et qu’on essaie de rendre belle et heureuse. et elle est heureuse ta lupita ! faut bien savoir qu’un chat conjugue tout au présent, contrairement à nous. chaque « maintenant » compte, le reste, c’est juste notre angoisse à trimbaler comme un boulet perso. qu’on peut essayer d’oublier, ou au moins de mettre de côté.
Je plussoie. Vivre au présent. Comme les chats.
presque sans internet : un défi, le présent !!!