Petite histoire d’hier matin, narrée sur FB, mais comme je suis une grosse flemmarde, je vous la recopie telle quelle ! Juste refait une photo.
Je passe ce matin chez ma pharmacienne tellement chouchoute, jolie comme un coeur, qui aime tellement me gronder quand je le mérite, sa pharmacie très bien organisée pour la distanciation sociale, des lignes au sol, un grand récipient d’hydrotruc gratosse pour se nettoyer les mains quand on entre, et des petites bouteilles pas chères sur le comptoir. Bon, à mon tour je la gronde, elle n’a pas de masque (mais au passage on se raconte qu’il n’y a apparemment aucun cas sur l’île – pour l’immunité collective, faudra repasser, et dans très longtemps), elle me dit qu’elle n’en a pas assez pour en gâcher un pour elle, je lui fais remarquer que maintenant, il y a plein de sites qui expliquent comment les faire en tissu, et au moins ceux-là, on peut les laver à l’eau et au savon, ou dans un peu de javel diluée (depuis le début du confinement, je porte à chaque sortie dûment attestée le même double masque chirurgical, qu’avant de mettre je « cuis » avec mon sèche-cheveux), elle me regarde, fronce les sourcils et fonce dans la réserve pour me donner un beau masque en tissu !! J’ai tenté de protester, de refuser, mais rien à faire. Et je suis repartie avec : une plaque de chewing-gum nicorette (on sait jamais), un flacon d’Augmentin pour les chats et le masque, le tout gratosse, et sa bénédiction : « Sois prudente ! »
(ce 23, à 10h locales, je constate plus de 20 commentaires, plus de 40 like et autres appréciations. ça me touche, ça montre qu’une petite histoire vraie toute simple de bonté, de solidarité, de gentillesse, c’est toujours apprécié. j’espère qu’on en a et en aura toutes et tous à raconter ;-) )
Le datura et la mandragore, sans oublier les ricins (qui deviennent au fil du temps de vrais arbres), sont des plantes très courantes sur l’île. Et les daturas près du cabinet vétérinaire de Maragos deviennent en été d’énormes buissons, avec une floraison incroyable, magnifique. Pourtant, ces plantes poussent sur un terrain dont le moins qu’on puisse dire est qu’il est ingrat : des cailloux, plein sud, et jamais une goutte d’eau. Un des futurs buissons m’a attiré l’oeil par sa bizarrerie : l’ancienne plante, séchée sur pied, n’a laissé qu’une sorte de structure en dôme, qui recouvre la nouvelle plantule en train de croître dedans, dessous, comme s’il la protégeait…
Au bout du terrain, ici, une centaurée d’un beau violet. Pas trouvé son petit nom exact, les centaurées violet vues sur Internet ayant des boutons relativement ventrus, tandis que cette sorte là a des boutons uniques par tige et très effilés… Donc appel aux botanistes !
Et ma merveilleuse caroubière (en cette période d’écriture politiquement correcte, on ne sait pas si on doit dire « mon caroubier femelle » ou « ma caroubière »), cette année, me donne des centaines de nouvelles pousses, et je crois que le lieu pour la planter était judicieux (sur le champ du bas, en contre-bas de la petite falaise). Maintenant, j’attends avec impatience les fruits (caroube – carat)…
Il y a peu, un peu de rosée matinale a donné l’illusion au milliard d’escargots du coin (qui bizarrement ne se mélangent jamais avec le milliard de limaces) que tout était encore possible… Mais le soleil pas loin les a vite chassés de l’agréable surface humide : et absolument TOUS les escargots étaient pied et tentacules au vent, à courir (autant que faire se peut) se mettre à l’abri avant que ça cogne…
Quand il n’y a pas trop de vent (hélas pas aujourd’hui), les minuscules épeires anguleuses de l’année commencent à tisser des toiles toutes petites et déjà parfaites. Les jours bénis de chaleur sans vent (rares, mais vraiment rares !! Avril n’est pas un mois météorologiquement sympa dans les Cyclades), je vois parfois des couches de toiles les unes à travers les autres, accrochées aux moindres branchettes et herbettes, et qui brillent selon la lumière comme des arcs-en-ciel.
Au fait, coucou Alitheia et Abou (simbel), mon chouchou ataxique, dont le mode de locomotion reste très varié, soleils avant, soleils arrière, roulades de côté, en bref, les Axel Paulsen, Toe Loop, Flip, Lutz, Salchow, Loop du patinage artistique…
Il y a 10 jours, je me lève pour un pipi nocturne, et passant devant la porte sans mes lunettes, je vois une sorte de truc bizarre dans le ciel, une lumière orange vif – donc branle bas le combat, je sors avec le pied coulissant, j’y fixe mon Lumix aimé dessus, les chats s’excitent autour de moi, les chiens en profitent pour faire une balade, c’est la lune, et je vous JURE qu’elle a même été plus orange que ça ! Mais le temps que je m’installe, elle s’était levée de l’horizon et paraissait plus pâle.
La période aussi des têtes d’ail frais. Moi, l’ail, il ne m’aime pas, un aïoli et je meurs, c’est simple. La seule manière que j’ai trouvée pour en manger quand même, parce que moi je l’aime, c’est de le bouillir : une demi-douzaine de grosses têtes pleine de caïeux bien dodus, on détache les caïeux mais on laisse la peau dessus, on les cuit dans de l’eau vinaigrée (hm, j’adore l’odeur de l’eau vinaigrée dans laquelle on cuit de l’ail. Et ça me rappelle, grâce à mon amie Ana, les cueillettes d’ail des ours dans ma forêt aimée du Jura, voilà quelque chose qui me manque vraiment beaucoup !), et on ne commence pas à faire autre chose : il faut bien surveiller, trop cuit c’est de la pâte, il faut que le couteau entre totalement mais pas trop facilement dans les caïeux avant de les retirer du feu. Les égoutter et attendre qu’ils refroissent un peu, puis les sortir de la peau qui est restée autour. Dans un pot, recouvrir d’eau vinaigrée les caïeux et mettre au frigo. Quant à moi, je peux m’en avaler 7 ou 8 caïeux sans problème, et sans me tordre de douleur.
Mais l’autre jour, pour la 1ère fois, ma cuisson est devenue bleu cuivre, pas ragoûtante. J’ai cherché sur Internet (des aulx empoisonnés ??), et c’est une réaction chimique normale de l’ail en présence d’acide acétique, super compliquée, que je vous laisse découvrir ici : Pourquoi mon ail devient-il bleu-vert ?
Comme de toute façon, j’étais justement allée vite faire autre chose au lieu de surveiller la cuisson, les caïeux étaient trop mous et j’ai jeté le tout. J’ai racheté des têtes d’ail, refait une cuisson, mais cette fois, j’ai changé de vinaigre : et là, banco, l’ail a gardé sa jolie couleur. Donc je ne suis pas sûre d’avoir compris l’article, mais sûre d’avoir trouvé le moyen d’éviter la mésaventure. Je me rappelle que des amis avaient eu l’idée d’acheter des colorants alimentaires, et d’avoir coloré tout un repas avec des teintes farfelues. La seule chose que personne n’était arrivé à avaler, c’était des spaghetti bleus… On ne mange rien de bleu, sauf les dingues qui arrivent à avaler le Danish Blue…(NB : le Roquefort n’est pas bleu mais vert).
Martina, mon oie blanche… En dehors de la période la ponte, c’est clair, elle m’ignore, voire me fuit. Mais en ce moment, je la manipule comme un gros gros chat, lui caresse son (looong) cou, lui gratte sous les ailes, la porte dans mes bras (en faisant quand même attention, un coup de bec est vite parti). Elle est cheffe, c’est l’alpha des 3 femelles, alors c’est elle qui simule des rapports sexuels et arrache les plumes du cou des 2 autres, pour en garnir le nid (du coup, les 2 autres ont vraiment vilaine allure, avec leur cou tout déplumé et à la chair parfois à vif !). C’est dingue, je dois JETER les oeufs, 3 femelles, à un oeuf chacune presque tous les jours, et personne n’aime, à part moi. Donc, aux Chats de Syros, on cache les oeufs de Pâques régulièrement, et on les « perd », et je trouve ça vraiment lamentable.
L’oie blanche a les yeux bleus, tandis que les grises ont les yeux bruns.
Ah ! Fourrer ses mains dans du duvet d’oie VIVANTE !!!!
Une fois tous les 2 ou 3 jours (tous les jours en été), je remplis leur seau d’eau mais aussi leur petite baignoire (un récipient cousu fait en pneu semble-t-il, pour transporter les gravats), et là, pas de doute, c’est la fête, elles adorent se baigner !!!
Roudi. J’adore ce chien. Je pense que je vais le « prêter « quelques temps à un ami peintre qui adore les chiens, leur parle toute la journée, ce que Roudi adore (moi je suis une taiseuse totale avec les bêtes) et qui s’ennuie à mourir de confinement dans sa grande maison… Mais il doit faire faire de petits travaux sur son portail pour empêcher Roudi de s’enfuir, et trouver un artisan maintenant est devenu très difficile. J’essaierai de lui filer Alitheia aussi, ce qui me permettrait d’être plus libre dans mes déplacements et éventuellement d’aller un peu à la plage sans culpabiliser trop (même si je ne dois pas me baigner dans l’eau à moins de 20° – un comble pour quelqu’un qui vit dans les Cyclades !)
Alitheia, Andromac et un petit rouquin de l’été passé (frère de Bobby Ze Blob)
Parfois, je HAIS mes chats… Une fauvette femelle je pense…
Et une petite souris aux si looongues oreilles, extrêmement massacrée, et posée directement dans une écuelle de croquettes. Si les chats ramènent leurs proies à la maison, je suis pratiquement sûre que ce n’est pas par « bonté », comme cadeau ou complément alimentaire pour maman ou papa-chat, mais simplement parce que la maison est un endroit sécure, protégé, où ils peuvent jouer et dévorer leur proie sans risque.
L’an passé, j’avais planté des bulbes, puis complètement oublié que je les avais plantés. Donc jolie surprise – mais de courte durée : il n’en reste rien, et cela fait plusieurs jours que j’ai commencé à… arroser !!!
Pour finir, voilà une palette de couleurs tout à fait typique du printemps (des plantes) dans la vallée qui remonte de chez moi
Le prochain post, je vous emmène dans ma petite balade vers le village… Rien de particulier, juste quelques images.
Encore des photos de toute beauté !!!! Tu es magnifique avec ton beau masque (ici c’est la course, l’Etat a été lamentable !!!! Et il faudrait en mettre…). Le datura doit effectivement protéger ses jeunes pousses ! Extraordinaire ! L’oeil de l’oie !!!! ETC, ETC ! Quel régal ! Surtout pour une pauvre citadine enfermée avec que du béton autour (j’exagère : il y a des jardins derrière chez moi, jolis, mais pas de fleurs)….Merci Sylvie ! Et tu sembles en forme ! Après tous tes malheurs, ça me réjouit !
Confinement……je supporte très mal, d’autant plus que j’ai passé 7 mois bloquée chez moi suite à une opération (nerf sciatique coincé ce qui a entrainé paralysie d’un pied : opération en urgence le 31 juillet et 7 mois pour parvenir à marcher presque bien ! )…j’allais bien depuis février et vlan ! confinés au 16 mars !
Tu peux donc imaginer le bien que me font tes magnifiques photos !!!
Gros bisous,
Catherine (Marseille)
chère catherine, maintenant que le déconfinement vous a libérés, as-tu retrouvé le chemin des jardins autour de chez toi, et peux tu marcher normalement ??? c’est vrai que tu as passée de la paralysie au confinement, ça fait presque toute une année à ronger ton frein, c’est dur !!!
moi aussi, je t’embrasse très fort, de syros !!
Toujours magnifique de te lire, gros, gros, mais gros de chez gros becs, bien collants
j’adore tes becs, tes gros becs collants ;-)