Je suis comme Idéfix, j’aime les arbres, je m’entends bien avec eux. Vivre à Syros, de ce point de vue, est une véritable frustration, et pure angoisse quand on commence à voir la côte nord depuis le ferry : pas UN arbre, rien de vertical, du buisson, de l’épineux, des lentisques, rien d’autre. Ah oui, et des cailloux, des rochers. Chaque fois, mon coeur se crispe: « Mais je suis dingue, qu’est-ce que je fais là ? ». Et puis je me calme en arrivant dans ma minuscule oasis sur l’île. Je m’entends mieux avec les arbres qu’avec les fleurs ou les légumes. Et donc, côté sud, véritable fournaise de mai à septembre, j’en ai planté, pour l’oeil et l’ombre. Dans la maison précédente, qui venait de sortir de terre, confort mais tout béton sans âme, j’étais assoiffée d’arbres. Durant une balade, un petit verger de citronniers m’avait accueillie sous son toit: j’en avais pleuré d’émotion, à me retrouver comme ça, couchée à l’ombre d’un arbre, dans l’herbe… Où va se nicher le heimveh!
De ce côté sud de la maison, il y a un vieux poulailler, rafistolé de manière à avoir un endroit hors pluie hors vent pendant l’hiver.
Et puis sous la vigne, un endroit a été aménagé pour les repas des chats-du-dehors, où les plats sont à la fois hors pluie et hors vent grâce à un panneau de tôle ondulée, mais aussi à l’ombre en été grâce au feuillage. Les « plats » sont en fait de grands sous pots de plantes vertes. Très résistants, très pratiques. Au sol, des cartons : pas d’herbe, et ils sèchent vite. Et quand c’est sale, hop, j’en remets une couche.
Et sur la terrasse, de petits endroits, pas vraiment à l’abri, ni de la pluie, ni du vent, ni du soleil, pour les chats qui ont l’habitude de manger là. Plus une sorte d’abri, très bien protégé, mais pas vraiment utilisé, car sans point de fuite.
Cette année, les callas sont peu nombreux, mais les watsonias compensent bien. Et puis j’ai vu les premières fleurs de mon trio de mimosas, ceux qui sentent si bon la poussière et le miel. J’ai planté, pour ma petite forêt petite 2 oliviers, 1 figuier, 1 margousier (neem), 1 grenadier, 4 mimosas, 3 cassias. Des arbres que je sais pouvoir résister à la chaleur. Mais je dois quand même les arroser l’été (j’utilise pour cela les eaux grises de la salle de bains). Mon seul souci, c’est le peu de terre, la maison est posée sur une petite falaise de marbre, un filon qui ressurgit à cet endroit unique dans le sud de l’île, et la couche est très mince.
Sur la photo ci-dessous (pardon pour la qualité des ces photos, la journée est terriblement humide et la lumière blanchâtre – dès que le soleil daignera se montrer et la lumière sera meilleure, je les remplacerai), le margousier, tuteuré, les mimosas, à gauche des mimosas le grenadier. Et plus loin, peu visibles, le figuier à droite, les oliviers et les cassias à gauche. Une jolie ombre l’été pour les chats qui aiment s’y prélasser et dormir.
Je ne suis pas collectionneuse, en principe. Mais je suis complètement passionnée, amoureuse des pélargoniums (http://geranium.pelargonium.free.fr/). J’en ai ramené de nombreuses fois des jardineries suisses, mais le voyage est long et dur, et beaucoup ont péri dans l’aventure. Cette rangée-ci est locale : ce sont des boutures plantées sans grand soin, il y a 3 ou 4 ans. C’est devenu une vraie forêt, merveilleusement fleurie en été, odorante, et un peu envahissante… Mais mon coeur est resté avec tous ceux que j’ai plantés dans les diverses maisons de mes vies antérieures.
Pour pouvoir avoir un peu de coriandre fraîche, je suis obligée de bricoler : il y a des milliards d’escargots, de toutes les tailles, qui VEULENT mes pousses, alors que la verdure, ça manque pas, hein, en ce moment. Et en plus, les chats adorent dormir en rond dans les pots… Donc, un petit jardin suspendu!
Voilà, c’est là où je vis, avec mes 100 chats et ma chienne. Côté sud…
J’adore les géraniums odorants. Les fleurs sont plus petites, mais le feuillage est délicieusement parfumé : menthe, citronnelle, rose, et même chocolat…
http://www.jardin-des-senteurs.ch/geranium/default.htm
Et en plus, le jardinier est Suisse… :-)
je ferais des bassesses pour les pélargoniums, des bassesses, et là, je me sens collectionneuse maniaque !! en plus, le climat ici est absolument idéal pour certains types. je suis sûre que le géranium rosat (dont on fait de l’HE chère et merveilleusement parfumée) – pelargonium graveolens – qui pousse ici comme de la mauvaise herbe (rien à voir mais idem les capucines) pourrait être cultivé en grande quantité, et distillé, et fournir une jolie production sur l’île. tu imagines, l’HE géranium rosat de syros, bio et tout et tout ???
Moi aussi, j’aime les géraniums et les pélargoniums… surtout quand ils sentent bon…
J’étais en train de me demander si je n’allais pas fleurir ma petite terrasse de pots de pélargoniums ou de géraniums… pour l’instant, j’ai plutôt vu des pensées et d’autres plantes un peu communes dans les magasins… mais je vais élargir mes recherches dès que le temps sera beau…
moi j’ai toujours trouvé de très très chouettes pélargoniums dans les jardineries françaises. il y en a de tout petits, très résistants, à l’odeur de feuillage et de fleurs exquis, à 5 pétales rose pâle… hmmmmmmmmmm. faut bien regarder, et souvent ailleurs que là où ils mettent les géraniums-à-balcon.