La Nature en / de l’été

Au creux de l’été, il me vient parfois des désirs de printemps. De printemps grec, bien sûr. Car ici, le choc du avant / après est … comment dire … choquant !

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C’est ce que voient les gens qui ne viennent que l’été, n’est-ce pas ?

Manquent aussi les couleurs…

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Même si le plumbago console (un tout petit peu)

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228mm de pluie depuis septembre 2015, cela laisse des traces, je m’efforce pourtant, malgré mon manque d’eau, de garder à mon lieu de vie une petite ambiance « oasis »

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Mais tout ce qui aime la chaleur et la sécheresse prospère insolemment

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Vous êtes peut-être au courant de l’effroyable incendie à Chios, qui a détruit dans certains villages jusqu’à 90% des très miraculeux, rares, magnifiques pistachiers lentisques, qui donnent cette résine qu’on appelle le mastixa – qui a fait la fortune de l’île, et qui ne pousse, pour une raison non élucidée, nulle part ailleurs au monde qu’au sud de l’île – celle justement qui a brûlé…

Les arbres qui pleurent…

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brûlent

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jusqu’à la mer

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Et depuis Syros, je voyais à l’est passer la fumée…

la fumée

le matin

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le soir

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(entre parenthèses, certains jours, avec une lumière et une humidité particulières, on se rend compte qu’en fait mon petit triangle de mer ouverte semble-t-il est en fait totalement bouché par une île ! Probablement Paros ou Antiparos)

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Mais nous sur l’île aussi l’on a de redoutables feux (pour paraphraser Brassens : L’assassinat), et fort probablement criminels… Il y en a eu trois, dans le même coin, dont le plus redoutable a mordu Episkopio, Danako et Kini. Ci-dessous cet incendie depuis la route pour aller en ville.

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Il faut dire que cette sécheresse et un meltem constant aident terriblement les gestes criminels aussi bien que les négligences… Comment pourrait-on arrêter le feu là-dedans ? Là où j’habite, c’est tout en bas (la 2ème petite tache blanche en arrière des cyprès)

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Je suis très parano avec les incendies, depuis qu’avec un compagnon de l’époque, nous nous étions retrouvés encerclés par les flammes en Toscane. Et ici, la maison est une vraie souricière, aucune voiture de pompiers ne pourrait passer par ma partie de route avec son virage en petite épingle à cheveux suivie par un angle à 90° entre deux murs suivie par le chemin entre deux autres murs (en pierre sèche en train de s’effondrer) avec juste 10cm d’un côté et de l’autre de MA voiture (d’où l’état lamentable de la carrosserie) – alors une voiture de pompiers, elle ne passe pas, c’est tout. Donc je flippe.

Avec un cher ami, nous sommes allés nous balader à San Michalis, tout au nord de l’île.

Depuis la route

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Sur la route, à l’endroit où j’ai pris cette photo, le cadavre desséché d’une fouine

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Visite de la petite chapelle

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Depuis la chapelle, vers le nord nord-est

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Un pigeonnier dans ce village – que j’ai photographié, histoire de faire rigoler mon amie de l’île en face, à Tinos, où on trouve les plus beaux pigeonniers des Cyclades

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Depuis le bistrot, vers la plage de Grammata, invisible : on voit en bas à gauche l’aérolithe qui n’en est pas un sur le chemin de la plage de Lia, et au dessus de Grammata, l’invisible, un peu de vert dans cette partie décharnée, aride à un point dramatique de l’île

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L’aérolithe (qui a un petit frère un peu plus loin)

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Et si vous avez lu « L’homme qui plantait des arbres » de Jean Giono, et aimé le merveilleux berger Elzéard Bouffier, alors en voilà un autre, d’homme qui a planté des arbres, qui a montré que c’était possible même dans une zone aussi dévastée par l’érosion et la sécheresse que ce nord de l’ile : John Pearson. C’était un merveilleux américain, économiste, qui a planté dans les années 65 des milliers d’arbres. Ici, le tout petit peu qu’en dit un website guide touristique 

La photo aérienne dans ce guide de cet endroit

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Et là, ce qu’on en voit depuis San Michalis, avec gros gros zoom, depuis la taverne…

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Le peu de vert vers Grammata, on le doit à « Yannis » Pearson (capture d’écran sur Google Earth)

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Un jour, si j’ai la niaque, je vous traduirai le texte sur cet Amerikanos écrit par un très grand ami de Syros, Teo Romvos, texte publié dans sa revue écologique Evplia (lien vers le texte en grec : A l’Americain – John Pearson)

(voilà quand même un court extrait traduit par gogole, et un tout petit peu rendu lisible par moi :

Je pense que quelque chose de miraculeux est arrivé lors de ce voyage, qui lui a fait penser que ça vaut plus à la vie, et de consacrer le reste de sa vie dans la plantation d’arbres. Ou peut-être simplement voulu montrer que les îles de la mer Égée désertifiées peuvent revivre les forêts. A cet effet, « Yannis » est retourné en 1964 en Grèce avec son fils Jean le plus jeune et a acheté une superficie de 800 acres dans la partie nord de Syros, près de la baie de Grammata, clôturée pour garder les chèvres, il a creusé avec âprement disputée deux puits dans les roches et a créé une pépinière pour commencer le long processus de reconstruction du territoire de l’ île par le reboisement. Avec détermination et persévérance planté des dizaines, des centaines, des milliers de graines et attendent de réaliser sa vision: redonner vie à la zone dénudée.

 

Chaque année, « Yannis » a passé plusieurs mois là – bas prendre soin et superviser le soin des arbres. Il a commencé à apprendre des paysans de Ano Meria culture anhydre, et depuis rainures manufacturés sur les pentes sous le vent planté de jeunes arbres, principalement le pin d’Alep. Autour de la racine de chaque arbre a été creusé un trou afin de retenir l’eau de pluie et l’ humidité, et la sculpture continue de maintenir le sol moelleux et réduit l’évaporation de l’eau. Régulièrement enrichir le sol avec les éléments nutritifs nécessaires, tels que l’ azote, ce qui est rare dans le domaine de Grammata. Ces premières années ont planté plus de 10.000 arbres. Ils ont survécu environ 5.000 d’entre eux, certains légèrement plus grand que le bonsaï, en raison de fort vent, mais sinon atteignent 6 mètres. Bien que le sol est stérile, la pluie peu fréquente, le soleil l’ été impitoyable, le vent fort et continu et le sel de mer brûle la végétation, les arbres ont prospéré).

Voilà. Prochain post, demain : des chats, quand même !!!!

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12 thoughts on “La Nature en / de l’été

  1. Belle promenade dans ces coins que j’aime, tu n’as pas fondu de chaleur – mais c’est vrai il y a du vent. Il est bien ton pigeonnier, bien sûr pas la somptuosité des tiniotes mais bien fait et utile. Oui, rarement vu les îles aussi sèches que cet été et le printemps fleuri n’a pas duré…

  2. Sécheresse partout -sauf en Loire-Atlantique-… Le pigeonnier est très primitif comparé aux autres (j’ai vu un doc allemand sur les Cyclades,ils ont cité Tinos comme la Cyclade la plus venteuse, la plus verte grâce à ses cultures en terrasse, et ont aussi montré les pigeonniers).
    Bon courage… qu’Eole te protège des incendies.

    • oui, très très primitif par rapport à ceux de Tinos. et minuscule en plus. merci ma Clo, en l’occurrence, je demande à Héphaïstos de détourner le regard de nos îles… du moins d’arrêter les frais.

    • Tinos pas verte du tout ! Les terrasses n’ont plus aucune culture depuis longtemps. Le vent, oui… et les pigeonniers très beaux, occupation vénitienne aidant.

  3. Que c’est beau !…mais bien sûr la grande peur ce sont les incendies : on vient d’en avoir toute une série près de Marseille (Carry, Sausset, etc…) allumés par un fou qui a été arrêté…mais les dégâts sont terribles…. Je comprends ton angoisse !!!
    Photos magnifiques comme toujours ! Quels panoramas !!! Moi j’aime les paysages arides (ah! le désert !!!) mais c’est dur ! je comprends les gens qui ne supportent pas ça.
    Je t’embrasse,
    Catherine

    • merci catherine pour ton compliment et ton commentaire. quand j’étais ado un peu couillon comme toutes les ados, j’allais sur le toit de la cité du fada regarder les feux vers le massif de l’étoile – et l’autre dont le nom ne me revient pas. je trouvais ça plutôt beau, impressionnant en tout cas. tant mieux si votre pyromane a été arrêté, ces mecs-là sont de grands grands malades ! je ne crois pas que je déteste tout le temps ce paysage aride. mais certains moments, j’ai envie de couleurs et d’odeurs de vert. comme quand on a envie de la morsure du soleil en plein hiver quand il neige quoi. rien d’horriblement pénible, mais juste cette envie qui claque.

  4. Du toit du Corbusier, on voit le Garlaban peut-être, et Marseilleveyre…J’adore ces paysages ! Tu connais donc bien tous ces lieux ! Où n’es-tu PAS allée ????J’ai lu sur Fb tes visites dans le Sud-Ouest (Conques, etc…).
    Comme tu dis : même si on aime cette aridité, par moments on a envie de belle herbe verte… Mais ici finalement l’aridité ne dure pas longtemps, hélas ! J’ai de grosses nostalgies du Sahara !
    L’Homme qui plantait des arbres…Je vais à Manosque vendredi pour les « Rencontres Jean Giono » ! Le thème cette année : Giono et l’Italie…
    Tes paysages sont SUPERBES !!!! J’aimerais voir tout ça !!!!!
    Aujourd’hui : gros Mistral….

    • tu pourras dire à manosque qu’il y a un américain fou, économiste et utopiste, qui a été un homme qui a planté des arbres « en vrai » sur syros, dans un nord tellement aride que ça fait PEUR quand on arrive en ferry (du temps où je voyageais, chaque fois que cette côte commençait à être visible, je me demandais mais qu’est-ce que je fous là, je suis dingue. un vrai affolement paysagier !). tu aimerais ce nord de l’île, c’est certain.

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