Yessssssssssssssssss !
Merci à tout le monde pour les mots, messages, commentaires, dons, paquets, signes de fumée, signes de main, circulations entre Fesse De Bouc, le forum des chats, les mails, ce blog, parfois les téléphones, l’amitié quoi, la solidarité complice, et si vous saviez comme je me fiche que l’Internet soit un monde virtuel, parce qu’en l’occurrence tous ces échanges m’ont fait du bien, m’ont aidée, m’ont soutenue, portée, émue, et ça c’est tout à fait réel.
Et comme j’ai plein plein de photos à écluser, un peu vieillies, plus tellement d’actualité, mais qui témoignent d’un parcours loin d’avoir été facile cet hiver, je vais les poser pian piano, σιγά σιγά, et on verra bien jusqu’où ça nous mènera !
C’est seulement en hiver que ces ciels sont intéressants, et cette année, année de pluies et d’orages, on a été particulièrement gâtés. Je m’avance un peu en disant qu’on est sortis de l’hiver, « Avril, ne te découvre pas d’un fil » est également valable sur les îles mais si j’en crois la bonne chaleur dehors comparée au froid un peu cru de l’intérieur de la maison, on est en bonne voie. Et Fifis mon proprio m’a amené tellement de bois (non coupé, ça c’est beaucoup moins rigolo) que j’en ai largement pour une prolongation des frimas.
Il faut que je monte sur la colline en amont de la maison pour voir un petit peu plus que mon petit triangle de mer
Ceratins matins furent simplement hallucinants de beauté, et aussi un peu inquiétants quant à la suite : en général une beauté pareille, c’est pluie la journée
Et attention, sans tripotage des couleurs !
Très beaux moments, quand le soleil est suffisamment décalé sur la mer, en plein dans mon petit triangle, pour que je puisse assister à son triomphant lever
Parfois, c’est comme de l’or vaporisé.
Des instants où il faut être là au bon moment, ça ne dure que quelques minutes, courir à la maison, prendre mon Lumix chéri, et des fois ce simple aller-retour sur ma petite falaise et la beauté s’est effacée. Mais pas cette fois. Pas toutes ces fois.
Des jours plats. Pas un souffle, tous les dégradés y sont, aucun nuage pour prolonger les nuances.
Quand la mer prend cette teinte vermillon des nuages – merveilleux la mer, un miroir.
Petit nuage zarbi en forme de triangle !
Inutile de dire que la journée ensuite fut vraiment météorologiquement tout à fait calamiteuse !
Un 8 avril, vers…midi !!! Journée absolument hallucinée, des tonnes de terre rouge du désert lybien se sont envolées sur la Méditerranée, le ciel de Mare Nostrum orange vif, voire à certains instants rouge sombre, une sensation de menace, obligés d’allumer les lumières, à midi ça fait toujours un peu glups. Je suis allée en ville quelques jours après, et dans les caniveaux, on pouvait voir des petits tas de terre rouge emportés par la pluie. Je pense qu’une bonne partie des terres crétoises sont africaines…
Ambiance dans la maison, et sans aucun trucage des couleurs. En pleine journée !
Là, il faisait rouge. Quasi nuit. Du vent, saloperie de très très fort vent venant du sud, chez moi toujours calamiteux car toute la maison est orientée vers le sud, avec mon huisserie pourrie, même calfeutrée au scotch dès les premiers froids et les premières pluies, tout est mouillé.
Tellement de pluie, de poussières du désert, tout a disparu, une minuscule île sur l’île.
L’Aurore aux doigts de rose
Pas assez de lumière pour rendre compte de ces couleurs absolument dingues, bleu de bleu, rose de rose, jaune de jaune, vert de vert, flashy, tout ça avec un vent du nord à décorner les boeufs. Mais bon, le vent, ici… C’est quand il n’y en a pas qu’on remarque le calme soudain, quasi la bonhomie du paysage. Le vent « tend » l’ambiance, la met sous speed.
Le dernier très gros orage, et comme assez souvent, au début, un ciel schizophrène : d’un côté bleu, ensoleillé, printanier, piou piou les petits oiseaux, et de l’autre tellement menaçant qu’il fout la trouille !
Après la dinguerie du coup de tabac, côté sud…
Et à l’ouest, côté couchant. J’ai pensé très fort à mon amie Anne-Marie si sensible aux éidolies (un mot que j’ai appris par elle) : en fait, cet animal à la gueule ouverte est apparu alors que Notre-Dame brûlait. Et comme la foudre était tombée sur Chroussa et avait fait exploser dès le matin mon modem, j’ai passé toute cette journée délicieusement hors connexion, à faire du feu, boire du thé bien sucré avec du lait (je ne connais rien de plus réconfortant) et à regarder des films rigolos envoyés par l’ami Pow-wow… N’était-ce SMS envoyé par ma voisine de l’île en face, qui me disait, à 21h locales : « Je ne sais pas si tu es au courant Notre Dame est en train de brûler »
La suite (les suites) au prochain numéro !!!
Quels ciels !!!
Ce matin, nous avons vu le documentaire « Le Cercle des petits philosophes » dont l’initiateur, Frédéric Lenoir (écrivain philosophe) fait actuellement la promo sur les médias de l’hexagone. L’un des enfants dit à un moment, alors que la question à l’ordre du jour est « Et Dieu dans tout ça ? » : « On nous dit que Dieu est dans le ciel mais quand on regarde le ciel, on ne voit que le ciel et on ne voit pas les gens non plus… alors je sais pas… »
En tout cas, quelque chose, appelons-la comme on veut, t’a préservée et c’est ça qui compte !
Juléjim (qui a dû garder quelque chose de son passé d’enfant de chœur, dans son cœur)
oui, quelque chose m’a préservée, moïra voulait me balader encore un peu ;-)
dis donc, ce gamin… j’adore ces gosses dont l’une ou l’autre réflexion te cloue sur place de justesse et de pertinence
mon zulézim au coeur encore tout frais
Quelle merveille que cette avalanche de ciels. Toutes ces couleurs qui vous traversent, vous percutent, vous enchantent! C’est un conte de fée que ta vie, un film en noir et blanc qui finit en couleurs : tu danses avec tes chats, tu t’écroules, tu meurs… te relèves et jouis de tout en toute plénitude.
Moi ça me tue! Je m’écroule de rire je fond en larmes et je ressuscite avec chacun de tes posts.
Je t’en priiiiiiiiiiiie… continue???
un conte de fées ? pas vraiment. mais conduite pas à pas par moïra, qui a laissé sur mon chemin de petits bouts de textes, des rencontres, des rêves, des attentes, des énigmes, des séjours, des paysages, des émerveillements fugaces qui m’ont conduite à ce que je suis (devenue) ici. merci lise, oui oui, j’essaie de continuer, ne serait-ce que parce que ton commentaire et les commentaires font vivre ce blog avec chaleur et amitié