Quand Marinos est parti, vaincu par la crise et son dos, il n’a pris avec lui que son petit cheval blanc et sa dernière vache. C’est ainsi que j’ai récupéré les oies (à l’époque deux oies blanches dont un jars et une oie grise) et le chien Roudi, âgé de 2 ou 3 ans.
Nourri à l’arrache, essentiellement au pain trempé dans des jus indéfinis (donc plutôt sous-alimenté), vivant hiver comme été dans l’étable (les jours de pluie dormant dans une des mangeoires), mais jamais attaché, je pense jamais battu (d’ailleurs pourquoi aurait-il été battu, on ne peut pas imaginer chien plus gentil), mais jamais non plus entretenu (j’ai commencé à m’occuper sérieusement de lui le jour où ce que je prenais de loin pour une large tache brune sur son dos était en fait des centaines (au bas mot) de tiques lui pompant le sang et se reproduisant dans ses poils longs et bouclés)… Une fois débarrassé de ses tiques, il a vite compris que je lui voulais du bien puisque j’ai commencé à lui amener à boire et à manger à l’étable, il s’entendait avec une indifférence réciproque et totale avec Alitheia, il était encore plus doux qu’elle avec les chat(on)s, il a donc fini par (= je l’ai laissé) s’installer ici, à la source du confort.
Avec ses poils longs, et ses oreilles elles aussi plutôt longues, c’est un chien qui se secoue beaucoup et se roule dans les graminées sèches avec frénésie (malgré les pipettes d’anti-puces/tiques). Quand il s’ébroue, il secoue la tête avec violence, très brutalement, et ses oreilles claquent, claquent et claquent encore. Du temps de Marinos, j’avais déjà remarqué de petites nécroses sur les bords en pointe des oreilles, de petites zones de sang séché et de chair un peu abimée, rien de bien affolant alors, et je ne voulais pas trop me mêler des affaires de mon voisin… Jusqu’au jour où il est revenu ici avec la tête et le cou en sang : très insidieusement, très progressivement, une de ses oreilles avait empiré et était en train de se déchiqueter au fur et à mesure de son slamming*, clap clap clap, matinal.
Premier rendez-vous chez le véto. Leishmaniose probable, ces blessures aux oreilles c’est typique. Examen de sang proposé : à un moment où, une fois de plus, j’étais sans le sous (les exas quels qu’ils soient, c’est toujours toujours hors de prix : quelques heures à diagnostiquer Monostou qui est mort en une journée, même pas, dans des convulsions horribles dans le box de la clinique, ça m’a coûté 350€, de quoi refroidir les plus humbles porte-monnaies). Je lui ai demandé si le fait de savoir qu’il avait une leishmaniose changeait quoique ce soit par rapport à une ignorance bienheureuse et un traitement symptomatique (parce que le kala-azar, le nom usité ici de la leishmaniose, c’est un traitement hors de mes possibilités financières, c’est tout, c’est ça la dèche : renoncer pour mes bêtes et moi à des soins (ou tout autre chose) que n’importe qui trouverait naturel et évident de faire), réponse négative : si on ne traite pas (protocole compliqué, coût exorbitant, pour moi je précise), il en mourra – et comme je n’ai pas les moyens de songer à un traitement… Autre diagnostic possible, un peu plus mystérieux : une sorte de maladie auto-immune, qui se manifesterait comme ça. Je repars avec mon chien, une boîte de cortisone, et ses oreilles en sang, y retourne toutefois le lendemain, car il semble vraiment souffrir des oreilles : sédation, oups des épillets, un d’un côté, deux de l’autre, tout au fond du conduit auditif (qu’il a terriblement poilus : donc dès qu’il se roule dans les avoines stériles, ces saloperies s’accrochent au poil, et hop, l’affaire est faite, direction tympans), alors antibiotiques, nettoyages des oreilles quotidiens (ce chien a supporté et supporte toutes ces douleurs et ces manipulations avec une douceur, une patience, une gentillesse IN-FI-NIES !!!) et encore et toujours de la cortisone (pour essayer d’enrayer l’auto-destruction des oreilles) à haute dose, pendant ce qui serait probablement le reste de sa vie…
Il a pris au moins 6 ou 7 kg d’un coup, ses oreilles continuaient à se bouffer elles-mêmes, mais un peu moins vite, j’ai commencé à lui mettre des pansements qui tenaient une heure, jusqu’aux prochains slams de la tête, sa tête et son cou étaient perpétuellement en sang. Alors je me suis dit que tant pis pour les oreilles, qu’elles se bouffent elles-mêmes, je ne pouvais pas lui donner pareilles doses de cortisone avec un si maigre résultat. Et puis quelque part, j’avais du mal à croire aux diagnostics de kala azar (pas d’autres symptômes) ou de maladie auto-immune (j’ai eu beau parcourir internet, je n’ai trouvé nulle part cette maladie mystérieuse – pas trouvé « mon » diagnostic non plus, mais là, je compte sur vous qui me lisez pour me dire si c’est plausible – et éventuellement quoi faire, alors…).
Et puis en faisant pipi, le regard perdu sur mes habits suspendus dans la salle-de-bains, en particulier sur une veste en polar que je destinais à sa réforme en coussin pour chats, la fermeture éclair étant foutue, je réalise que la manche a plus ou moins la taille de la tête d’un chien…
Et là, je ne vous raconte pas les dizaines de bricolages et tests de matières et de manières pour obtenir une façon de maintenir immobiles les oreilles sans trop gêner Roudi, afin de vérifier mon hypothèse : en comparant la manière qu’a Alitheia et celle qu’a Roudi de secouer la tête, c’est évident que Roudi le fait avec trop de force, trop longtemps, les pavillons claquent très très violemment sur son crâne, et mon hypothèse est qu’avec le temps, il a fini par faire éclater tout le réseau de petits capillaires sanguins du pavillon gauche (et début sur le pavillon droit), compromettant la circulation sanguine, induisant comme une nécrose de la chair, et celle-ci partant en lambeaux, entamant de plus en plus l’oreille en la faisant saigner. Donc, pour vérifier cette hypothèse, avec l’hypothèse secondaire que ces capillaires pouvaient se réparer, se reconstituer, le seul moyen était d’immobiliser les pavillons suffisamment longtemps pour que cela cicatrise : le cas échéant, alors ce n’était pas le kala azar, et pas non plus une maladie auto-immune, et cela vérifiait plutôt mon hypothèse de blessure des capillaires par claquements exagérés des pavillons. Au début, je lui enduisais les parties lésées avec une crème antibio + cortisone, puis des crèmes cicatrisantes, grasses. Mais je ne mets plus rien depuis des semaines.
Voilà les photos :
Une chose importante, et qui rend le truc un peu plus compliqué (mais sinon où serait le plaisir pour Roudi et pour moi ?), c’est de ne pas « fermer » l’oreille sur elle-même : le chien garde ce pansement toute la journée, et ses oreilles produisent beaucoup beaucoup de cérumen. S’il n’y a pas un minimum d’aération – donc avec le conduit auditif ouvert, pas fermé par le pavillon – ça finit macérer, avec les risques d’otite qui vont avec. Je lui nettoie de temps en temps l’intérieur des oreilles, mais l’épreuve est éprouvante pour lui et pour moi. Et tant que je bloque les pavillons dans cette position levée la journée, et que j’enlève tout ça la nuit quand il est dedans (je ne sais pas pourquoi, c’est surtout quand il part se balader qu’il slame/claque ses oreilles), bref, dès qu’il y a un peu d’aération, on voit bien que les poils dans les oreilles sont secs.
Mais il fallait également trouver la manière de fixer les choses (résille et bout de manche) sur la tête, car un bon slam, et tout giclait. Mal fixé avec le pansement, ou le scotch, et il revenait de ses balades soit avec la résille et la manche autour du cou, soit sans rien, et toujours les oreilles, la tête et le cou en sang. J’ai dû imaginer non seulement une manière de le maintenir assis (avec le collier et la laisse fixés à une chaise – sinon, c’est la résistance passive, il se couche et comme il est très très lourd, impossible de lui fixer son anti-slam autour de la tête qu’il appuie bien fort par terre…), mais aussi une manière qui lui permette de continuer à déglutir, respirer et à ouvrir la bouche – donc pas trop serrer le scotch (= au moment où je fais le tour de la tête avec le rouleau de scotch, je garde deux doigts entre son cou et la manche) mais quand même suffisamment serré pour que cela ne glisse pas sur le cou ou en dehors de la tête.
Et pour verrouiller le tout, les oreilles repliées, voilà le truc dont il me fallait profiter : ça fait comme deux petites collines, dont je vais utiliser les sommets pour bloquer le scotch, en le croisant sur le sommet de la tête… Mais pour ce simple coup de main, ça a été des dizaines et des dizaines de tests.
Je suis en train de tester des matières un peu plus légères pour l’été, mais c’est difficile de trouver : il faut que ce soit souple pour être enfilé et maintenir les oreilles et solide pour résister à l’arrachage du scotch (par exemple la résille serait parfaite, mais elle se déchire dès qu’on enlève le scotch qui la maintient autour de la tête) : d’un pantalon de jogging, j’ai fait une sorte de short en coupant les jambes avec lesquelles je teste. Pas mal, mais quand même encore un peu chaud. Par contre, je ne mets plus de résille, d’abord parce que je n’en ai plus, et ensuite parce que ça fait au moins une couche en moins.
Par contre, faire ça toute ma et toute sa vie tous les jours… Donc j’ai demandé déjà plusieurs fois aux vétos s’il était possible de lui couper les oreilles, à savoir les réduire à une longueur où sa manière de secouer la tête et de claquer les oreilles n’éclateraient plus les vaisseaux sanguins. Et là, je peux vous dire que c’est NIET. D’abord parce que les vétos détestent que j’aie raison (probablement), et que ce ne soit qu’un problème de physique élémentaire (genre le pont qui pète sous les pas cadencés de la troupe de soldats) et pas une maladie incurable et très très chère à essayer de soigner quand même. Et en plus, je crois qu’ils ont très bien intégré le fait qu’on ne coupe ni la queue ni les oreilles des chiens, même si en l’occurrence, ce serait, à mon avis, la meilleure et en fait la seule chose à faire.
Donc pour l’instant, c’est statu quo, et j’attends d’avoir un peu moins la flemme pour revenir à la charge – ou non : je dois dire que vos réactions m’intéressent. Elles m’intéressent toujours, hein, bien sûr ! La preuve : je réponds toujours aussi. Mais si vous avez (eu) des chiens, ou si vous avez rencontré ce problème, ou juste si vous avez des suggestions pratiques, je suis preneuse de tout !
*to slam = claquer… Bon, je pourrais dire claquement, mais j’aime bien le côté jazzy du slam…
Rhô, que de soucis avec ces bêtes ! Cette manie qu’ils ont de se secouer et de « slamer » la tête comme des fous !!! N’empêche que tu as un sacré don d’observation… Bravo à toi d’avoir pigé le coup de l’excès de « slamming »…
Je ne vois pas quoi te conseiller pour maintenir les oreilles de Roudi … en voyant le « filet résille »… as-tu essayé avec des filets de pêche ? Ou de ces filets qu’on met autour des mangues (mais les mangues arrivent-elles jusque dans vos îles pour les touristes complètement ignorants des traces que leur consommation peut laisser ?) … pour qu’elle supportent bien le voyage ? Des filets à papillons découpés ?
Rien à voir, mais la Lupita s’est une fois de plus fait une allergie (une plaque ronde sans poils vers le bas de la colonne vertébrale… l’an dernier, même topo à qqs cm 2, au printemps toujours…) Elle avait comme une pièce de 2 Euros de peau lisse… cette fois-ci, j’ai aidé la p’tite Pépette avec un spray avec de l’eau d’argent… (elle adore ça… elle en redemande)… puis de temps à autres, une application de beurre de karité… Le beurre de karité, aide vraiment à « refaire » une peau… que ce soit sur les humains ou les animaux… en plus, elle adore ça… elle lèche mes doigts une fois que je lui ai mis son beurre de karité bio…
Mais bon, pas grand chose à voir avec Roudi… je pense… En tout cas, attention car les vétos bourrent nos animaux de produits chimiques trop forts… cortisone etc… un peu comme la médecine allopathique versus les médecines douces…
merci clo !!! allergie sur la lupita, tu es sûre ?? quant à moi, c’est bétadine quotidienne, mais ici c’est plutôt teigne.
pour le filet : c’est vrai que si je pouvais en trouver du « pas dommage »… mais les mailles doivent être plutôt serrées. pour les mangues, tu oublies. les mailles du filet de pêche sont trop larges. et de toute façon il faut que ce soit extensible, justement pour maintenir les oreilles.
Du bon boulot! La leishmaniose, j’ai donne. Prise tot, le traitement n’est pas cher ( blanchiment, pas guerison) mais la, c a plus l’air d’un probleme d’oreilles. Pour avoir eu un chien a otite, ce que j’ai trouve de mieux ( conseilles par eleveurs) c’est de nettoyer avec du vinaigre. Avec ou sans eau. Apres, le chien secoue moins les oreilles. c’est sur que les herebes seches et epillets sont une plaie. Je viens de traiter la patte de mon chien ( blessure a un orteil) avec de l’argile verte. Ca a marche.
Coupe bien les poils sur les oreilles, si moins de trucs se prennent dans les poils, il secouera moins. Sinon, tes resultats parlenebt d’eux memes, bravo
les épillets, ce n’est plus un problème avec le truc anti-slam. le problème, c’est quoi faire avec ses oreilles si chaque fois qu’elles sont « libres » il les claque ce qui finit par les nécroser… son oreille gauche à force est déjà plus courte que la droite d’au moins 2 ou 3 cm tellement ça s’est auto-bouffé.
As tu pensé à un banal othématome ?
Provoqué justement par les tiques, les puces, les épillets, la gale, et par chez toi, j’en suis presque sure, les aoûtats…
https://www.vetostore.com/conseils-chien/quest-ce-que-lothematome-chez-le-chien-3-328.html
Quelle constance et quelle attention aimante pour ce toutou ! Je pense que tes dėductions sont les bonnes. Et une collerette, ne serait-elle pas une alternative ?
tu es une doctomagicienne ! bricoleuse de génie, la Mac Giver des poilus et plumeux ! et Roudi, le Callero blond est effectivement siiiii gentiiiiiil
un grand baiser à toi et à lui, plus à tous les autres bien sûr !
Ma Cigalouzoze,
Comme tu le sais je suis nul en oreilles de chien ! Par contre, comme je me débrouille pas trop mal en musique et en poésie, permets-moi d’emprunter le talent d’un artiste séquano-dionysien, Grand Corps Malade, pour t’exprimer toute mon admiration, mon soutien et mon indéfectible affection en t’offrant ce slam, écrit en hommage aux femmes :
https://youtu.be/3S8Dq9-fGzQ
Bravo Sylvie pour ton diagnostic. L’amélioration est spectaculaire !
Bien qu’horrifiée par la coupe des oreilles des chiots à des fins « esthétiques », j’ai songé que cela serait une solution pour Roudi avant de lire que tu l’envisageais également.
Ne serait-il pas possible de pratiquer dans la « cagoule » de Roudi des entailles qui laisseraient passer ses oreilles ce qui assurerait le maintien du dispositif ? Là tu vas te dire que je n’ai rien compris au problème mais ce n’est pas fini : il faudrait que ces fentes soient recouvertes (cela nécessite un peu de couture) d’une bande de tissu comprimant mais respirant (style résille) permettant de plaquer les oreilles de Roudi sur sa tête. Autres améliorations éventuelles : remplacer la manche de polaire par une jambe de collant (plus extensible) ? Ou bien faire en sorte de ne pas avoir à enfiler un manchon en utilisant une pièce de tissu rectangulaire qui deviendrait un tube – possiblement moins lâche du coup – grâce à une fermeture éclair ou des boutons (encore un peu de couture…) ? Si j’étais plus proche du mannequin je me ferais un plaisir de venir prendre ses mensurations et de te proposer un prototype t’épargnant de batailler quotidiennement avec du scotch !
Sophie (de passage à Syros – avec Gilles – en septembre 2019)
Alors là, les chiens, ce n’est pas mon monde même si je les adore… J’ai tout misé sur les chats, plus autonomes…
A priori et sans en être complètement convaincue, je verrais bien plutôt une structure en dure ne permettant pas aux oreilles de bouger, de gauche à droite, quelque chose de tubulaire avec ouverture sur le devant, peut-être…
Je file l’énigme à ma fille qui a un chien (Yago, malinois) et qui est « une mère à bêtes », plutôt douée (comme toi) dans l’auto-soignance et a toujours de bonnes idées.
Parallèlement, j’essaie d’envoyer ce texte à mes vétos (cabinet vétérinaire), en espérant qu’ils me (te)répondront.
Ca fait mal ces images, on rêve que la dernière soit la « définitive »… Pauvre loulou, ça fait mal au coeur…
De gros gros bisous à toi et à l’arche de Noé (Sylvie) !
Chaque oreille dans une chaussette et relier les deux chaussettes de façon à ce que ce « lien » soit sur la tête de Roudi ?
Un chien en general secoue sa tete pour une raison: othematome ( deja suggere) otite, etc. Rarement par habitude. Le veto a bien regarde dans l’oreille aussi? Il se gratte aussi les oreilles?
Entièrement d’accord avec Maryse !
Je partage ma vie avec des cockers depuis toujours et par expérience, ils se secouent la tête avec toujours une bonne raison. Si il ne reste ne serait-ce que un millième de millimètre d’un épillet piqué dans une de ses oreilles … il se secouera parce que c’est juste insupportable pour lui.
Je suppose que ce n’est pas son cas, mais mes cockers se secouent la tête comme des dingues quand elles ont de l’eau qui leur est rentrée dans l’oreille. Les vétos ne le voient pas toujours parce que l’eau va tout au fond du conduit qui se situe parfois sous la mâchoire. L’eau y croupit et les mouches ou autres bestioles pondent dedans. C’est juste horrible pour le chien. Expérience vécue ! Mais il a fallu insister pour que les vétos fassent des recherchent plus loin dans le conduit auditif. Comme tu le dit Sylvie, souvent ça les énerve » qu’on semble savoir mieux qu’eux » …
Si il se roule dans l’herbe, je ne vois pas comment il peut éviter les épillets. On peut tondre l’intérieur des oreilles et mettre quelque chose de gras mais c’est très fastidieux et doit être fait en permanence.
je te trouve très courageuse dn tous cas.
Encore un cas » facile » !
Coucou !
ça en est où, les oreilles de Roudi ? :Bon je sais ça date… mais je tombe ici par hasard… en cherchant les derniers posts, mais je ne les trouve pas … Comment ce fait-ce ? ;)
je le rends très malheureux avec son collant sur la tête, mais il n’y a qu’en immobilisant cette oreille pour l’empêcher de taper sur le crâne quand Roudi secoue la tête, réouvrant du coup les cicatrices se refermant si difficilement, parce que très très profondes que je peux espérer un jour voir la chair se reformer. mais du coup, avec ce collant autour de la tête (évidemment, la partie de l’oreille atteinte est toujours protégée par une couche de crème cicatrisante, un pansement long et large, tenu par un sparadrap spécial pour protéger le tout), les oreilles « respirent » mal et produisent beaucoup beaucoup de cérumen (même si l’oreille non atteinte est libre dans la jambe cousue fermée du collant, et que je mets dans l’oreille blessée une sorte de tampon de coton dans un morceau de papier cul pour que l’oreille ne soit pas fermée sur elle-même) et par exemple aujourd’hui ou demain, je vais comme tous les 3-4 mois descendre chez Irène la véto les lui faire nettoyer (toute seule j’y arrive pas, et j’ai trop peur de faire des conneries).