Pardon auprès de qui connaît déjà l’histoire. Elle m’est revenue en boucle durant cette nuit d’insomnie : j’essayais de dormir avec Loula enfin revenue, que je tenais contre moi sur l’oreiller, la joue posée sur son flanc maigre martelée par les pulsations de son cœur et son ronronnement tellement sonore qu’il nous tenait éveillées l’une et l’autre. Continue reading
Archives par auteur : zozefine
Spicilège
(Ce titre est une ruse quand je ne sais pas comment résumer les derniers événements) Continue reading
Tuiles locales
En cette période dramatique, ici, de manière tout à fait locale, il y a eu de petites tuiles locales, sur le moment vécues comme de vraies catastrophes insurmontables, mais aussi comme de ridicules petites secousses du quotidien, tellement mineures qu’elles ne méritaient pas d’être contées. Continue reading
Avril en novembre : à la plage et environs
Qu’on se le dise : un novembre pareil, c’est pas habituel. Tout fleurit et les jasmins et le plumbago n’ont jamais été aussi jolis cette année. Et quand on vit sur une île, ne pas aller se baigner par un temps pareil, c’est presque un péché. Continue reading
Avril en novembre : à la maison
Ici, automne printanier. Tout fleurit, on se baigne (même si l’eau est tout de même un peu glagla, 16° – mais comme il fait soleil et sans vent, c’est un peu avril en novembre), et la maison est très nettement plus fraîche (18°) que dehors (23°)… Continue reading
Ouin-Ouin, et quelques autres chats de dehors
Il fait vraiment Ouin-Ouiiiiiin. Depuis l’an passé, il marche sur trois pattes: comme la petite « dernière » arrivée (« dernière », avec « », parce que depuis il y en a eu d’autres), une patte avant très salement amochée et devenue inutilisable. Et c’était impossible de l’attraper. Continue reading
Ni 100% qui ni quoi, pas vraiment pourquoi, mais une bonne idée de comment
Un message clair – enfin, je le souhaite
Hier, je suis allée à la plage sous un soleil d’octobre divinement cycladique, et Arméos était tout joli, tout propre, tout abandonné à l’hiver qui arrive à grands pas, quoiqu’on fasse – je déteste les fatalités : la mort en est une, mais également l’hiver. J’ai emmené Alithia, bien sûr : au moins là, je peux la laisser divaguer à son aise, le nez au sol, à faire la chienne de chasse, un peu obsessionnelle compulsive il faut bien dire. On a nagé ensemble (l’eau est étonnante : au début de la belle saison, la surface est agréable mais dès qu’on plonge elle est encore glacée. Et maintenant, c’est l’inverse, en surface elle est un peu fraîche, mais le fond de l’eau est chaud…), et puis il y avait Derek, Marjana et Adonis… Les nuages sont arrivés, et malgré la douceur de la température, nous avons dû nous enfuir sous une pluie battante. Fin de saison, Adonis repart mardi, et Derek et Marjana repartent mi-novembre. Ensuite, nous ne serons plus qu’une poignée à garder la maison jusqu’au retour des guêpiers et des hirondelles – et des amis-de-l’été.
Et je suis retournée à la maison avec la peur au ventre. Rien que pour ça, ce changement fondamental dans ma vie quotidienne « pas facile mais au moins les bêtes sont en sécurité », rien que pour cette peur de rentrer chez moi, je hais cet empoisonneur. Continue reading
Au hasard de ma page d’actualités sur Fesse de Bouc
Le passage de cet empoisonneur ici, dans la vie de mes bêtes et la mienne, dans la paix de cette maison, m’a bouleversée profondément. Et durablement.
La parano me guette
Un petit mot, pour dire merci à toutes et tous ceux qui, ici, en mail ou sur Fesse de Bouc, ont témoigné de leur affection et leur amitié, leur indignation et leur colère aussi.
Mes conditions de vie n’ont pas changé, n’est-ce-pas ? Si j’avais du fric, je mettrais des caméras, je prendrais un avocat et j’attaquerais de toutes mes forces l’empoisonneur, quel qu’il soit. Ou même, je déménagerais, avec toutes mes bêtes, pour aller encore plus loin, plus seule – ou au moins pour changer d’horizon. Si ma vie de vieille ourse dans sa grotte était différente, plus sociale par exemple, je trouverais peut-être quelqu’un pour venir surveiller la maison. Si j’étais grecque, j’aurais moins de difficulté à aller partout, discuter, mettre des affiches, etc.
Mais. Mais la réalité est là, je suis fauchée, isolée, je ne parle pas grec. Et quelqu’un a violé mon espace de vie, a empoisonné de la nourriture ici, a tué un chat et aurait pu en tuer beaucoup d’autres. Dans un pays en plein naufrage, à tous points de vue. Et, pour la première fois de ma vie, là, c’est carrément l’insomnie de la parano. Cette histoire me ronge intérieurement, je le sens. Je me sens pleine de haine et pleine de peur.
En même temps, les petits soucis de la vie quotidienne viennent pimenter cette parano : plus de machine à laver depuis une bonne semaine, le moteur n’arrivera pas avant 10 jours, et Giroflée n’a toujours pas compris l’usage de la caisse dedans, ni n’a l’idée d’aller faire ses besoins dehors, là où elle a vécu et grandi jusqu’à présent : alors j’accumule les petits tapis sales, les couvertures souillées. Plus de sciure pour mes toilettes sèches (la scierie a fait faillite), et donc je teste les feuilles mortes. Fanis, le jardinier du Ktima Kanne à côté (là où il y a une sortie de métro), m’a dit qu’il n’était pas question qu’il utilise moins d’eau pour arroser les oliviers, que c’était une question de travail pour lui : « Mais laisse-moi au moins 2 heures d’eau par jour ! Moi j’en ai besoin pour vivre, me doucher, faire la cuisine » « Tu n’as qu’à aller à la mairie demander plus de pression » « J’y suis allée trois fois ! » « Ti na kano ? » (qu’est-ce que je peux y faire ?).
Et aujourd’hui, je vais descendre en ville, la peur au ventre, en laissant le camescope branché, planqué derrière la porte vitrée.
Il faut dire que la lecture de vos commentaires et messages correspond bien à mon état mental : je me sens vraiment très très mal, et j’ai l’impression que quelque chose a explosé dans cette vie. A certains moments, je me dis que tout va bien, qu’il faut continuer, pas se laisser enfermer dans la crainte, être positive. Et juste après j’imagine ce type venant poser sa bouffe empoisonnée, peut-être même entrant dans la maison, j’imagine un tapis de chats morts ou agonisants dans la douleur, et mon coeur et mon âme se glacent.
PS : Dans le billet précédent, j’ai oublié de dire que la seule chose de « bien » qui me soit arrivée, c’est que, comme je n’aurais rien pu faire pour sauver Bob, je n’étais pas présente au moment de son agonie.