Les Chats de Syros en vacances à Tinos, 2ème journée, 2ème partie

Pour pouvoir continuer sur le blog ce petit récit imagé de vacances, ma longue carte postale, j’ai senti le besoin impérieux de (faire) déterminer UNE plante rencontrée au départ de cette merveilleuse plage de Livada : c’était l’Alyssum tenium et/ou alpestre du texte précédent. Et puis la vie passe qui a amené des soucis chats dans son sillage, et puis ma maison foutraque parfois me rappelle qu’elle est vraiment foutraque, et puis encore d’autres choses qui m’ont tenue éloignée des Chats de Syros. Mais voilà, aujourd’hui je n’ai pas pensé « plage » (donc il faut beau) parce que j’ai pensé « blog »…

L’immense poète Odysseas Elytis a dit une chose tellement juste, qui touche tellement profondément les raisons profondes qui me font tellement aimer ce pays :

« L’occident trouve les mystères dans l’obscurité, nous les Grecs nous les trouvons dans la lumière. »

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Première halte au-dessus d’un phare comme on n’en fait plus (il y en a trois sur Tinos, je crois me rappeler, Claude si elle a envie pourra toujours corriger mes erreurs dans les commentaires, et ce sera toujours bienvenu !). Si on y vit, ce n’est pas un endroit où manquer de PQ, pire : se retrouver sans papier à rouler au kafedaki du matin (on sent l’expérience vécue, non ?). C’est désormais inhabité, mais on a très envie d’y passer une nuit à se faire fouetter par le vent – ou, mais c’est beaucoup beaucoup plus rare sur le lieu de naissance d’Eole, à contempler une mer d’huile sous Séléné, la soeur d’Hélios aveuglante quand elle est pleine.

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Le temps Chronos et le temps Zeus se conjuguent pour ébranler et finiront par détruire ces simples mais assez élégantes constructions

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Dernier coup d’oeil sur Livada, avec son petit lac d’eau douce peuplé de canards, d’oies et de tortues

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Mon petit séjour a été, météorologiquement parlant, marqué par deux choses : le vent, et également le vent. Et il n’y avait pas que moi à le trouver pénible, mais péniiiible !

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Durant les balades, parfois on se retrouve devant quelque chose qu’on n’arrive pas à comprendre. Pourquoi c’est là, pourquoi c’est comme ça, quelle en est l’utilité, est-ce que c’est un message aux voyageurs passant par là ? Main, chaussure à crampons, verre ? Verre ou coupe ? Une histoire de foot ?

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Soleil au coucher, suggérant une sorte de défaite ? Soleil au lever triomphant ? Lune rousse annonçant la pluie ? Ballon ? Comme que comme, un mec a pris la peine de prendre un pinceau, un bidon de peinture et a peint de manière suggestive mais sans explication quelque chose qui signifiait beaucoup pour lui, et il y a longtemps.

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Etape obligatoire et gustative, même si le vent, encore le vent, toujours le vent…

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Lavoir abandonné mais conservé, pas d’eau, juste l’écho imaginaire des femmes venant nettoyer et papoter…

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…avec la bénédiction de Marie

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J’imagine que cette ombre est bienfaisante quand il fait chaud…

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Dans un des bassins, ce très joli papillon de nuit

L'Ecaille fermière (Epicallia villica)

L’Ecaille fermière (Epicallia villica)

 

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Il ne reste guère plus que ses couleurs. Je le mets malgré son aspect destroyed parce que, et c’est une remarque générale, en tout cas pour ma généralité à moi, et parce que je les adore, je suis EFFAREE par la disparition des papillons de nuit. Des papillons en général. Des insectes. Des milliers d’espèces animales qui disparaissent en toute discrétion. Ils disparaissent et 1 an, 10 ans après, on se dit : « Tiens, mais c’est bon sang bien vrai, j’ai pas dû gratter à la truelle mon pare-brise après mes 400kms à 130 à l’heure, j’ai pas dû éteindre la lumière dehors sous l’assaut de milliers d’insectes nocturnes dont je connais pas les 99%, j’ai pas dû me battre contre une bande de perce-oreilles baladeurs dans ma salle-de-bains, j’ai pas eu besoin de mettre des attrape-mouches parce qu’il y en pas, des mouches, simplement ». Bref, en tant qu’entomophile (-phile à part 2 exceptions), si je trouve triste la disparition des grands fauves, et si j’ai des doutes bienveillants quant à la présence et à la durabilité des  loups et des ours à nouveau dans nos contrées, je suis vraiment effrayée, attristée et consternée par la disparition des insectes – bien sûr à cause de la rupture de la chaîne alimentaire pour tous les insectivores, mais aussi pour eux-mêmes. Je pense à quelques années avant ici à Chroussa, tous ces coléoptères tous plus spectaculaires et/ou rigolos les uns que les autres (ah, le Polyphylla fullo qui rouscaille dès qu’on le dérange !), je n’en vois plus. Quelques cétoines dorés, quelques hannetons, juste de quoi me dire : « Ah, ils existent encore ! », mais sans plus. La nuit, lorsque je laisse la lumière allumée dehors, c’est bien simple, certains soirs il n’y a pas UN insecte, pas UN !! Et on est à Syros Cyclades, hein, pas Paris ou Pataouchenok-sur-Rhône. Quant aux cigales, j’en ai entendu une dans un caroubier, et depuis silence radio.

Polyphylle fullo râleurs !

A l’entrée de ce village, un vraiment très joli, gracieux et habité pigeonnier

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Mais les places sont chères ! Plus que 3 au niveau luxe et confort 3 couches !! Et on voit que les bisets gris sont relégués dans les niveaux inférieurs.

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Pour dire, la chaux : à droite avec, à gauche de la peinture « blanche » hahahaha

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Et quand on chaule, on chaule. Je me rappelle à Santorin, une petite chapelle dûment chaulée, mais tout ce qui l’entourait aussi, la terre, la végétation, les énormes rochers dans lesquels elle s’accrochait, toute la portion de rue qui y amenait. Sous le soleil même de mars, c’était absolument aveuglant. Et quand il y en a 100, 1000 couches superposées, là on sent que reposent des bêtes mythiques mais endormies.

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En route pour de nouvelles aventures, et rencontre avec deux chouettes chiens l’air pas malheureux, mais tout à fait concentrés…

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Ces paysages de ruines, de champs, piquetés d’arbres et de gros rochers blancs, ça me déclenche automatiquement des rêves de Grèce Antique, et je m’attends toujours à y voir passer Pan bondissant de nymphe en nymphe

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Cadeau de la Nature tiniote, des fleuves descendant des « montagnes » de laurels et de genêts d’Espagne – j’ai eu la chance d’être à Tinos en pleine floraison !

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Ah, ces rochers, absolument énormes… posés négligemment ou jetés à la volée par un Titan. Et aussi très très attirants pour une ex-grimpeuse qui rêve d’y pratiquer quelques « traversées » (même si la réception en cas de chute doit se faire dans les épineux)

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… parce que…

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On passe au large d’une belle plage, avec une sorte de campement nettement moins glauque et moche que les habituelles « installations » de chaises-longues-parasols en lignes parallèles contredisant visuellement les douceurs des lignes d’une plage léchée par les vagues

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Et dans ce paradis de surfeurs, force est de constater qu’il y a encore au monde au moins UN Volkswagen type 2 rose, ZE bus VW !!! Très jolis parasols champignons, on dirait des armillaires (mais autre comparaison champignonnesque bienvenue), un peu parasites mais comestibles (pour autant qu’on ait pris des précautions).

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Un moulin déglingué, qui finira en tas de cailloux (pourtant chaulé récemment), et des agaves autour (je réalise maintenant que je ne me rappelle pas avoir vu beaucoup d’agaves sur Tinos) : les troncs des agaves une fois secs sont très très fibreux, et s’ils ne supportent pas beaucoup de pression latérale, par contre ils constituent d’excellents piliers pour une charge sur le fil. Avantage : c’est très léger à transporter, c’est gratuit et facilement remplaçable.

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Le mont E/Xambourgo (on trouve également sur le net la graphie E/Xombourgo, avec -o- au lieu de -a-)*, que je n’ai jamais pu regarder dans de bonnes conditions de visibilité (640 mètres d’altitude). Là, il y avait un vent à décorner les boeufs :

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Et là… là c’est son look habituel !

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Sur ce panneau, la graphie grecque donne : XOBOURGO – la vache s’en fout.

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Parce que, il faut le dire, Tinos, ce n’est pas seulement le lieu de naissance d’Eole, mais c’est aussi une île où le moindre nuage ou la moindre brume venus de la mer s’accrochent aux montagnes (et c’est bien grâce à cela que les tiniotes ont de l’eau). Comme je l’ai dit, parler dans ce cas de « montagnes » pour une suisse, ça fait un peu marrer, mais quand on vit sur Syros depuis quasi 15 ans, dont 6 sans avoir vu les Alpes, la moindre émergence rocheuse qu’on regarde en levant la tête apparaît comme une montagne.

Il reste peu de cette citadelle vénitienne, mais le peu qu’il reste laisse imaginer beaucoup : cette citadelle devait être énorme ! Pour faire ces photos minables, j’ai dû beaucoup frotter ma cuisse de nymphe vieillissante pour recharger la batterie, mais aussi avancer en baissant la tête et corps plié en deux contre le vent. Il y avait là une bande de corneilles mantelées, invisibles, mais qui faisaient un potin du diable sans se faire voir : j’avais l’impression qu’elles se moquaient de moi.

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Au pied de cette montagne au nom aléatoire et de son ancienne et quasi disparue citadelle, cet encore très beau bassin double, bien conservé

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J’ai cherché une bonne heure avec gogole si ce type de clefs de voûte avait un nom, genre décrochées, décalées. Rien trouvé. Peut-être flemmardes : la clef est posée par le dessus de la voûte, alors pas vraiment besoin de prendre des mesures, on taille un prisme trapézoïdal et on le lâche la pierre taillée, surface la plus étroite vers le bas : c’est raté si elle vous tombe sur le pied, on a vu trop petit, c’est réussi si elle se coince entre les deux voussoirs les plus hauts.

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C’est de la belle construction, et encore en très bon état ! Et solide puisqu’il est sous un mur et un champ (cf la 1ère photo)

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N’étant pas épigraphe, difficile de dire que qu’il se dit là.

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Mais je doute qu’on y remercie les Naïades, nymphes des ruisseaux et des fontaines. Pourtant, ce serait la moindre des choses.

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Les deux bassins communiquent, et le spectacle de ces sortes de fougères se reflétant dans l’eau immobile est une des plus jolies choses que j’ai vues sur l’île

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Adiantum (ss espèce à det., Adiantum capillus-veneris (Capillaire de Montpellier, Cheveu-de-Vénus) ou Adiantum raddianum

Adiantum (ss espèce à det., Adiantum capillus-veneris (Capillaire de Montpellier, Cheveu-de-Vénus) ou Adiantum raddianum

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Et puis Claude et moi avons été très intriguées par des rugissements évocateurs de batraciens en folie, en contrebas de la route, venant d’un endroit pas visible, pas indiqué, et signifiant « EAU ».

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C’est ainsi que nous avons vérifié une fois de plus cette phrase essentielle de la biologie de notre Terre bien malade : là où il y a de l’eau, il y a de la vie, et possiblement des batraciens.

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Et même des batraciens très occupés…

Là, nous avons eu une conversation sur la détermination de ces bestiaux pas encore gros comme des boeufs, et en pleine partie de jambes en l’eau. Crapauds ou grenouilles ? Je tenais pour les grenouilles, Claude pour les crapauds. Et là, j’avoue, je me couvre la tête de cendres, et tape mon front têtu sur le sol devant ses pieds ailés, Claude avait parfaitement raison et moi tout à fait tort : c’était des crapauds verts.

Crapaud vert (Bufotes viridis)

Crapaud vert (Bufotes viridis)

C’est incroyable comme sont efficaces ces sacs à sons !! Je me rappelle en Martinique pour un bref, unique mais tellement exotique séjour, la sortie de l’avion de nuit, des gouttes de pluie grosses comme des noix et chaudes comme une douche (chaude), et la symphonie batracienne déjà bien audible à l’aéroport. Arrivés à notre lieu de séjour, les mêmes coâssements, aigus, discontinus mais très très puissants. Bon, vous me connaissez, je ne pouvais pas ne pas chercher à voir ces batraciens. Donc j’ai commencé à chercher à la lampe de poche, et celles et ceux qui vont aux champignons comprendront très bien ce que je veux dire, j’avais une focale : énorme grenouille ou gros crapaud. Pourtant ça coâssait juste pas loin, mais rien à faire, je ne trouvais pas la bête. Et puis je commence à changer de focale, je commence à chercher plus petit, pour finir je soulève une feuille de palmier et là, à l’envers de la feuille, je trouve une petite grenouille, mais vraiment toute toute petite grenouille, plus petite qu’une boîte d’allumettes, et qui faisait un coâssement si puissant** (et puis après sont venues les mangoustes, mais ça c’est une autre histoire)

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Sur les rotules, mais d’heureuses rotules, nous sommes rentrées nous préparer pour le concert du soir, de la musique de la mer Egée

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J’ai fait une petite vidéo un peu cracra, avec ma batterie d’appareil photo très très épuisée, je n’ai pu filmer que de petits bouts, même pas les meilleurs (ah, l’amanè de la luthiste, absolument sublime), et encore, en me frottant la cuisse frénétiquement bien souvent. Cela donne un truc juste comme document genre : « J’y étais, la preuve », sans plus.

 

Bientôt, la 3ème journée !!

PS : un article sur Tinos intéressant, plein d’informations : https://hellenica.fr/cyclades/tinos/

PPS : un petit article un peu sans-gêne mais très informatif sur les Nymphes, afin qu’au cours de vos balades grecques vous sachiez toujours à qui vous adresser lorsque vous voulez remercier la Nymphe du lieu d’avoir pris tant de soin et d’amour pour préserver d’aussi beaux endroits : http://www.etaletaculture.fr/mythologie/top-10-des-nymphes-les-plus-celebres/

Petit message personnel : Claude, je m’ai un peu broutée dans la chronologie Xabourguesque, pas le courage de remettre les choses dans l’ordre. Me sera-t-il pardonné ?

*je copie un passage en anglais du wikipedia : « Exomvourgo or Exobourgo (Greek: Εξώμβουργο/Εξώμπουργκο, pronounced [eˈksomvurɣo]/[eˈksoburɡo]) is a mountain on the island of Tinos. It has a rugged appearance, unlike the other mountains in the Cyclades[3] and is the site of a ruined Venetian fortress and town. »

**pour donner une idée, une vidéo d’une de ces grenouilles, l’ambiance nocturne tropicale, et un SEUL mot pour ça : paradisiaque ! Et la page wiki qui correspond à la bête : https://fr.wikipedia.org/wiki/Eleutherodactylus_martinicensis

 

 

 

 

 

13 thoughts on “Les Chats de Syros en vacances à Tinos, 2ème journée, 2ème partie

  1. Splendide… ces « fougères » en N/B/ du début qu’on retrouve à la fin en couleurs : j’ai cru que c’était signé Claude… (compliment nan ?) ! Merci pour ce voyage… et surtout pour la « prime » de fin : le rappel des coassements typiquement antillais… Ce doux bruit si tropical, accompagné d’un punch… c’était mon plaisir-de-quand-j’allais-là-bas. And, you know what ? On le retrouve au début de cette chanson de Bob sur une version de « Natural Mystic »… dont je ne trouve pas le lien…(j’en trouve, mais sans les grenouilles ! Damned) !

    • ah ouais, sacré compliment !merci !!
      ben figure-toi que je voulais évidemment trouver le nom de ces petites grenouilles antillaises, recherche : petite grenouille martinique, et hop, je suis tombée sur cette vidéo (il y en a d’autres d’ailleurs), je me la suis écoutée, et HOP ça m’a transportée aussi et aussitôt vers ce très lointain à tous les sens du terme petit séjour. c’était tellement mais tellement exotique. dépaysant, incroyable, on y est restés que 10 jours, mais j’avais l’impression d’y avoir vécu des mois.

  2. Pour l’Exomburgho (oui oui je l’écris comme ça et picétou) toutes les graphies sont autorisées.

    « Et là… là c’est son look habituel ! » : sur ta photo c’est le mont Tsiknias, le lieu de la naissance d’Eole, et le nuage posé sur son sommet indique qu’il y aura (et qu’il y a…) du vent. Science exacte, foi de Tiniote.

    C’est vrai que la plage aux champignons est jolie mais, en râleuse incorrigible, je me souviens avec nostalgie des années où la plage était déserte, un vrai bonheur…

    Merci Sylvie pour ta description de cette si belle journée, je ne peux que croasser avec enthousiasme !

  3. Pour la fête des papis mon petit-fils d’amour m’a offert le livre de Sylvain Tesson : »Un été avec Homère », version écrite de ses chroniques de l’an passé sur France-inter.
    A la page 29, je lis ceci : »Pour écrire Un été avec Homère, je me suis isolé dans les Cyclades. Pendant un mois, j’habitais un pigeonnier vénitien posté au dessus de l’Egée, sur l’île de Tinos, face à Mykonos. Une chouette hantait la falaise toute proche. Ses cris battaient la nuit.Des terrasses, abandonnées aux chèvres, dévalaient vers la crique. Je lisais l’Iliade et l’Odyssée, à la lueur d’une ampoule alimentée par un générateur. Un vent incessant me causait des tracas. En contrebas, la mer était frappée de rafales. La tempête crevait le satin des eaux à coups de poing. Mes pages s’arrachaient, les papiers s’envolaient. Les asphodèles courbaient la tête et des scolopendres couraient sur les murs. pourquoi l’acharnement du vent ? »

    Plus loin, Tesson dit que cette ambiance « tellurique » l’a aidé à écrire sur Homère car, écrit-il, « Le génie des lieux nourrit les hommes. Je crois à la perfusion de la géographie dans nos âmes. « Nous sommes les enfants de notre paysage » disait Lawrence Durrell. Après ce séjour dans mon poste de garde, j’approchai la substance physique de l’Odyssée et de l’Iliade. »

    Je mets ci-dessous le lien vers le replay de l’émission « La bande originale » où il est venu présenter son bouquin sur France-inter à la mi-mai.

    https://www.franceinter.fr/emissions/la-bande-originale/la-bande-originale-15-mai-2018

    • Pour bien connaître les rares pigeonniers de Tinos dans lesquels on peut séjourner, Tesson se la pète un peu, genre isba en Sibérie… ? Maintenant, oui, Tinos est tellurique.

      • rhoooooooooooooo, mais laisse les enthousiasmes s’exprimer. tu verras quand je reviendrai de mes 48h, je vais me la péter aussi ! (mais pourvu que je me fasse pas péter avant par la foudre, argh). et puis c’est de la littérature, c’est pas un guide touristique : c’est clair que ce type d’écrit, un peu auto-fictionnel, dont certains éléments viennent donner l’ambiance comme là le pigeonnier, tord toujours un peu la vraie réalité vraie plan plan du compte-rendu. et puis avoue, s’il était dans son pigeonnier par beaufort 11 pendant un printemps très cracra, ça pouvait bien donner des sensations d’absolu et d’aventure !

    • ces chroniques radio étaient géniales.
      moi aussi je crois carrément à la percolation géographie/météo/végétation dans l’esprit ! elles sont magnifiques ces citations, que ce soit tesson ou durrell, cher durrell. et puisque tu es sensible à la chose, à moi de te conseiller une lecture : ce sont les mythes grecs par robert GRAVES. en fait, bon, tu as les récits mythologiques, des compiles de chaque mythe vus par différents auteurs, mais tu ne sens pas la compil, c’est différentes possibilités pour chaque mythe, extraordinairement bien ficelées, écrites, et surtout surtout ne jamais ne pas aller aux commentaires, annexes, notes en bas de page, c’est là que le délire merveilleusement mis à l’écrit par graves ressort dans toute sa splendeur. avec toujours des renvois à l’histoire, l’archéo, qui rend ces mythes dans le fond tout à fait plausibles. mon texte PISTEVO est le fruit légitime de cette somme ! et je cherche encore à rencontrer ces dieux invisibilisés par la civilizéchione.

      • Oui bien sûr Graves, et surtout mon si cher Citati (La pensée chatoyante). Quant à Tesson je ne critique pas l’oeuvre mais suis parfois agacée par l’homme des medias.

        • mais ce qui est bien avec le graves, c’est qu’il fait pas de blabla sur la mythologie, il raconte les histoires délirantes, les différentes péripéties, les différentes versions, il met en commentaires, en annexes tout ce qui se dit autour sans jamais surinterpréter, sans jamais gloser. en fait je n’aime pas qu’on me dise ce qu’il faut que je pense de la mythologie grecque, parce que je me la raconte tellement moi-même… c’est comme de voir en film un bouquin qu’on a adoré, et dont on a imaginé la gueule des personnages, des lieux, etc. si artémis fait bouffer actéon par sa meute de chiens après qu’il l’a vue au bain, c’est pas parce qu’elle était belle, et jeune, et pâte à couffins, mais au contraire parce qu’il l’a vue dans sa réalité sauvage, vieille, édentée, frippée, alors si après on vient m’en mettre une couche, ça me casse mon coup. ;-)

      • Merci pour la recommandation ! La présentation fait envie et l’avis du libraire plus encore !
        Concernant Sylvain Tesson, je suggère un détour par sa page wiki, ça vaut son pesant de cacahuètes !
        Je suis sûr que tu apprécieras le passage sur sa « stégophilie »…
        Pour moi c’est plus un homme de plume que de médias, même s’il s’en sert pour vendre ses bouquins.
        Et puis son père, Philippe Tesson, sorte d’anarchiste de droite, me semble bien plus agaçant que le fiston-voyageur et plutôt libre-penseur.

        https://fr.wikipedia.org/wiki/Sylvain_Tesson

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