Il y a des jours, on se demande comment les nommer : jourâtres ? Jourasses ? Peut-être jourailles ? Pas de malheur, pas de catastrophe, mais juste des jours qui donnent envie de les escamoter, de crier à qui de droit : « Ce jour-ci, je passe mon tour ! »
Pour donner une idée de l’ambiance :
Ah, le ciel gris sur cette végétation, et puis toute cette pluie, ce vent glacé, et ces pauvres chats dehors qui se les caillent.
Hier, constatation des dégâts (beaufort 10 pendant la nuit, la même tempête que celle qui a rendu si difficile le sauvetage des passagers sur le ferry en feu face aux côtes albanaises). Entre autres catastrophes hyper-locales et toutes relatives, mon très beau genêt blanc au feuillage souple et aux fleurs si parfumées, cassé, éventré même :
Et beaufort 10 sur mes cloches à vent, c’est nettement too much !
Il me fallait aller faire des courses (aux intéresséEs : j’essaie d’aller au centre ville le plus rarement possible, et seulement poussée par une liste de « choses à faire » qui m’y obligent. Mes visites à la poste sont donc dépendantes de cela, et même si je sais que quelque paquet attendu et espéré m’attend à la poste restante, s’il n’y a que le passage à la poste sur la liste, je n’y vais pas). En rentrant, sur la route arborée qui descend dans ma vallée :
J’adore cette zone, à gauche de la route quand on descend, plein Est. Je lui trouve un côté un peu mystérieux, et compliqué avec ses terrasses à moitié effondrées, ses bouts de murs en pierre, ses buissons, ses quelques vergers.
Ne dirait-on pas un paysage de la verte Irlande ??
On voit d’où vient le vent principal…
Depuis la route, vers ma maison :
Et pour être précise :
Le virage en épingle à cheveux est juste à droite de cet immense pin magnifique…
Vous connaissez mon appétence pour les couvertures en laine polaire. Il y a un site très chouette et très tibétain, qui, entre autres choses, vendait par correspondance et pas trop cher (de toute façon, cet argent est reversé à la cause tibétaine) de très jolis châles. Ils sont si grands que j’en utilise comme draps l’hiver, mais les usages en sont multiples. Je me suis donc bricolé une sorte de poncho pour l’hiver, qui me tient chaud partout où il faut. Sur le pan de devant et sous le pan de derrière, je mets une ceinture, et je peux ainsi faire la vaisselle, jouer à la baballe avec Alithia, jardiner, en restant bien au chaud. C’est vraiment très simple à faire : couper une bande à une extrémité, en faire un « manchon » pour le cou, couper au milieu du tissu une fente assez grande pour passer la tête, coudre le long des bords de cette fente le manchon, et c’est bon. Un bricolage comme je les aime, vite fait et très pratique. Dans ma vie foutraque, j’apprécie les choses pratiques et multi-fonctions. Et simples.
Sur le fil à droite de l’image, on voit justement deux des couvertures rayées qui me servent de draps : c’est sec en quelques minutes… En période sinistre de pluie et de froid, il suffit d’un peu de vent, et c’est déjà utilisable pour la nuit suivante.
Rien à voir, mais voilà un ciel du soir, quelques jours avant, que j’avais trouvé bien étrange, avec ses nuages en éventail :
Mais ces jours, le ciel du matin a plutôt cette physionomie :
Vous vous rappelez, les chats qui se rangent par couleur ? J’avais posé deux vues d’Olympe et Loulou, et voilà que je peux en poser une troisième, avec Nekosan !
Ces jours, je suis frustrée de ne pouvoir faire bouger les doigts avec mes nattages-vannages-tressages – plutôt que tissages. Voilà un exemple de nattage roseau/feuilles de palmier :
la chaîne en quarts de roseau (quand on le frappe avec un maillet sur les noeuds, le roseau se casse très régulièrement en quatre sections), fixés à un bout avec du fil de coton sur une sorte de cadre en roseau lui aussi, et libre de l’autre, pour pouvoir passer les feuilles de palmier avant/arrière/avant/arrière… Je n’arrive pas à trouver un système plus pratique, car aussi bien la chaîne en roseaux que les feuilles de palmier sont des matières très rigides, et plutôt cassantes :
Ce que je natte (en trame) :
Il faut également « arrêter » au bout du rang, et c’est toujours un peu aléatoire…
Mais au bout du compte, ça donne cela :
Pour vanner le support des roseaux qui font cloche à vent, j’utilise également des quarts de roseaux plantés dans un grand pot de fleur rempli de sable bien tassé, en nombre impair, et je « monte » le vannage. C’est fait en feuilles de roseau cette fois, c’est plus souple, l’odeur est délicieuse, mais ça vieillit assez mal (mais bon, avec toute cette pluie et cette humidité, qui au monde pourrait vieillir bien ?)
Les chats : rencontre entre Zim (pourtant castré depuis des années : ça, c’est pour les gens qui pensent que les chats castrés deviennent doux comme des agneaux) et un chat noir tout à fait couillu. Ils se détestent, et il leur arrive de se battre en poussant de furieux cris qui affolent tout le monde. Mais cela donne le plus souvent lieu à cette sorte de « danse » du noir face à Zim, et je n’arrive pas à décider qui est vraiment alpha dans l’histoire. Zim, il me semble, qui est vraiment un énorme chat, très lourd et très puissant. On le voit sur ces photos : il ne bouge pratiquement pas, et change d’attitude seulement quand le chat noir semble renoncer à la confrontation. C’est le moment délicat, car ce chat noir tourne le dos et pourrait se faire attaquer :
En ce moment, j’entends souffler le vent qui est passé au nord, et qui fait sonner mes cloches (entre temps, j’ai détressé les ficelles – mais comme demain, rebelote à force 10, je suppose que ça ne durera pas, cette chanson du vent). Comme l’huisserie est calamiteuse, un méchant courant d’air venu de la porte me glace les pieds, et le nez, et je me souviens des jours heureux, ceux où le soleil du matin illumine la pièce à vivre…
En fait, ces chats noirs ne le sont pas, mais brun très foncé…
En voyant tes paysages verdoyants, je me disais « on dirait l’Irlande »… et deux images + bas : bingo, toi aussi ! J’ai compris qu’un seul voyage pour la poste, c’est ridicule… c’était une réflexion de femme gâtée qui peut faire un voyage en ville pour une course… ridicule.
C’est bien, tes bricolages et tes nattages, et tes « cousages »… j’ai un bouquin (acheté dans les années 70) qui explique comment vivre en autarcie (sur le style « an 01 »)… il faudrait que je le retrouve et que je te l’envoie… je me souviens qu’il y avait ce genre de suggestions de vêtements simples et pratiques…
Ton alpha a la dégaine de Rouquinou, alpha SDF que je nourris… (qui s’est empressé de pisser sur les fenêtres que je venais de nettoyer de ses « giclées précédentes »)… très stable, statique… ne bouge pas quand le rival arrive. Mais observe… N’empêche qu’il a été salement balafré lors de la dernière nouvelle lune : 2 plaies (morsures) vers les oreilles et une griffure en sourcil !!! Quant à Lupita, elle est brun très foncé aussi… ça se voit au soleil.
Bon courage pour affronter les conditions météo à venir.
un coupage de burnes, ça le ferait, je pense ;-))))))))))))))))))
à part ça, l’hiver dans les cyclades, en un mot, c’est galère !
oui oui, tout ce qui est bricolage m’intéresse beaucoup. malheureusement, certaines choses sont non-bricolables, comme mon huisserie qui laisse passer cet atroce vent du nord qui arrive droit du pôle nord via l’ukraine. quand je peux, je scotche les portes et les fenêtres, mais c’est pas toujours possible.
Je lisais ton billet en écoutant Raymond Depardon à la radio. Il dit : « Aujourd’hui, tout le monde est photographe. » Je pense : « T’as raison Raymond ! Et j’en connais des bons et des bonnes ! »
;-)
De 2014 à 2015 il reste un petit pas à faire. Fais-le avec la dignité et la majesté qui te caractérisent, Ô Reine des Chats de Syros !
ayé ! c’est fait ! ouf ! merci mon zulézim. bon, c’était pas spécialement festif ni majestueux (pain et fromage + série polar haletante), mais ce qui compte, c’est d’être de l’autre côté en pas trop mauvais état…