La petite flamme qui s’éteint

bougie

Ce matin, avant l’aube, j’ai ouvert l’œil, et je SAVAIS. Que la mort était en train d’entrer furtivement dans la maison. Comme une angoisse irrépressible, un brouillard épais et glauque, comme la pluie, incessante, et le froid qui va avec, qui s’infiltre partout.

Mon Copain fait son dernier bout de route.

Il ne mange plus rien de solide depuis plusieurs jours, je le nourris avec du jaune d’oeuf sur les conseils de notre Cigale, et je lui donne de l’eau, tout ça à la seringue.

Hier, titubant, flageolant, le train arrière tout raide, il a même couru sur quelques mètres, il a fait pipi dans la caisse, on s’est dit avec appréhension : « il revient ». Il a profité d’un infime rayon de soleil pour aller se coucher sur l’herbe, épuisé.

Mais ce matin, Randal l’a trouvé dans le salon, immobile sur une étagère basse, parce qu’il n’a plus la moelle pour sauter, et maintenant il est toujours aussi immobile sur son fauteuil, près du radiateur, on a rallumé le chauffage juste pour lui, il ne fait plus sa toilette. Il dort. Je lui ai donné un peu d’eau, et j’ai même l’impression qu’il ne me reconnaît pas. Il ne ronronne plus, la caresse lui est pénible, lui qui était si aimant et câlin.

Cet après-midi, à 14 heures, je vais chez le vétérinaire. Pour une prise de sang, un avis autorisé, un miracle. Vétérinaire thaumaturge. J’ai beaucoup hésité à lui imposer ce nouveau voyage, peut-être devrais-je juste le laisser mourir tranquille.

Dehors, il pleut toujours, comme dans mon cœur.

La grande sauterelle verte.

Tout au sommet du seul vrai mimosa de la maison (voir le texte sur les mimosas…), cette grande belle sauterelle verte, dont la couleur vert-jaune et la transparence me font supposer qu’elle venait de muer. J’ai « joué » un bon moment avec elle, à pourtant 3/4 mètres : elle s’arrangeait pour toujours avoir une branchette ou une feuille entre elle et moi, et se déplaçait précautionneusement en fonction de ma position… Impossible de lui photographier le dos !

Et encore une fois, sale temps pour les connexions lentes ! Continue reading

Je suis d’humeur cactus. Je me sens très ECHINOPSIS !

La mère de mon proprio a/avait un goût certain pour les plantes bizarres, en tout cas plutôt originales si on compare avec d’autres jardins de vieilles dames. J’essaie de maintenir le flambeau. Chose rare, pas de laurels, pas d’araucarias (je hais l’araucaria), pas de bougainvilliers, pas de rosiers (là, j’ai craqué, j’en ai mis un vers le poulailler à chats, mais un type ‘rosa canina’ tout simple – j’ai du mal avec les plantes à piquants, aiguilles ou épines). Elle les plantait avec une certaine négligence, crac une bouture par-ci, cric une graine par-là.  Le très joli olivier devant la maison est parti de la graine il y a 40 ans. Certaines de ces plantes n’ont pas survécu à l’inter-règne, volontairement j’en ai presque tué certaines, et j’ai transplanté un yucca de trop, encore petit, dans le champ en bas : qu’il se démerde (je hais les yuccas tout autant que les araucarias).

A nouveau, un texte plein d’images, pas sympa pour les connexions lentes ! Continue reading

Mon Copain, mon enfant

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Ben voilà, notre Copain est chez le vétérinaire depuis ce matin.

J’ai rencontré le praticien ce matin, à 8 heures, avant l’opération. Ses explications étaient beaucoup plus claires que celles de son collègue, et son humanité plus grande. Une expérience plus importante, sans doute, et un amour visible des chats : lui aussi a un « Copain » dans sa tribu.

Il nous a tout expliqué : la tumeur, quelle qu’elle soit, est très mal placée. S’il s’agit bien d’un fibrosarcome – on le saura après l’analyse – elle sera difficile à éradiquer complètement, et de toute manière, elle reviendra. Et vu la vitesse à laquelle elle se développe, elle pourrait comprimer rapidement les nerfs et les vaisseaux, nombreux dans cette zone. Elle rendrait la vie de Copain difficile, et douloureuse. Nous avons donc décidé de faire opérer notre Pinpin.

Je viens de téléphoner il y a quelques instants (11 heures 45) : la tumeur, cette saloperie, est très agressive, elle avait déjà attaqué les ganglions, provoquant une surinfection. Mon Copain est encore sous perfusion, et je dois rappeler ce soir, vers 17 heures, pour savoir quand je pourrai aller le chercher.

Une seule chose est sûre : je ne veux ni acharnement, ni souffrance inutile. Copain ne fera pas l’expérience du fil d’iridium ni de la cage plombée, de toute façons impossible, sauf à Maisons Alfort. Cette opération sera la seule. Son seul traitement sera de l’homéopathie… Et à Dieu vat. Salope de camarde. Bien sûr, on est tous mortels, et nos compagnons animaux s’en vont généralement avant nous.

Mais c’est tellement injuste, tout ça. Les salopards meurent très vieux dans leur lit, mais pas les vivants, humains ou animaux, qu’on aime, même les gentils ne sont pas à l’abri. Ça me met en rage, et en larmes. Il n’a que six ans, et c’est le plus adorable de tous les chats que j’ai eu. Aucune agressivité, jamais, toujours étonné quand on crie, ou quand les autres se chamaillent, Copain aime les gens, ses congénères, les chiens, les oiseaux, le soleil, et la vie. Hier soir, inconscient de se qui se tramait, il lézardait au soleil sur le rebord de la fenêtre. Copain n’est pas rancunier.

J'suis beau, hein

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Alors, désormais, il dormira comme il le fait depuis quelques jours, dans mes bras, à ronronner comme un gaga. Je vais essayer de l’aimer encore plus, très fort, pendant les quelques mois qui nous restent ensemble. Copain, c’est une vraie personne, un ami très doux et tout chaud, je l’aime comme on aime un enfant. Car oui, je suis une mère chat, je deviens chat, de plus en plus. Et le jour où il partira, je serai amputée d’une partie de moi-même.